• 2.819.053 citoyens se sont inscrits sur les listes électorales jusqu'à mardi 9 août 2011 • Seule «l'Association des femmes électrices» accréditée, jusqu'ici, en tant qu'observatrice des élections «Le taux des citoyens qui se sont inscrits sur les listes électorales s'est élevé à 42% (2.819.053) à la date du mardi 9 août 2011, à quelque 4 jours de la fermeture des 900 bureaux d'inscription ouverts à travers l'ensemble du pays, alors qu'une seule organisation de la société civile, en l'occurrence l'Association des femmes électrices, a déposé, depuis le 27 juillet dernier, un dossier auprès de l'Instance indépendante supérieure pour les élections (Isie) demandant à ce que ses militantes soient accréditées en tant qu'observatrices lors des élections de l'Assemblée constituante prévues le 23 octobre prochain. Les autres attendent encore de le faire et elles sont bien nombreuses celles qui ne sont pas au fait des conditions à satisfaire afin de pouvoir introduire des dossiers recevables». Ce sont là les révélations les plus importantes qui ont marqué, hier, la rencontre-débat organisée par l'Isie à l'intention des organisations de la société civile sur le thème : «Le processus électoral : la phase d'accréditation et la précampagne électorale». A la grande salle de conférences de la Cité des sciences, Kamel Jendoubi, président de l'Isie, entouré de ses collaborateurs Monia El Abed, Souad Triki Kalaï, Mourad Ben Mouelli, assistés par Chafik Sarsar, membre de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, a insisté sur le rôle important que les composantes de la société civile sont tenues de jouer «en vue de faire réussir l'élection de la future Assemblée constituante et pas uniquement lors de la journée du 23 octobre, jour du vote, mais bien avant et tout au long des différentes phases de l'opération électorale, à partir de l'inscription sur les listes électorales jusqu'au dépouillement des bulletins de vote, la proclamation des résultats, l'examen des oppositions et l'annonce des résultats définitifs». 48% des femmes inscrites sur les listes électorales Mme Souad Triki Kalaï, vice-présidente de l'Instance supérieure indépendante pour les élections, a parlé du bilan réalisé depuis le démarrage de l'opération inscription sur les listes électorales le 11 juillet dernier. Elle a relevé que sur les 2.819.053 citoyens inscrits, 48% sont des femmes. D'autre part, l'Isie a mis depuis mardi à la disposition des citoyens un numéro d'un centre d'appels (1814) qui aura à répondre à toutes leurs questions sur les différentes phases de l'opération électorale. Mme Triki-Kalaï n'a pas manqué de rappeler l'importance de l'acte de s'inscrire sur les listes électorales, un acte citoyen qui «rompt avec les pratiques du régime déchu, qui permet de dresser des listes électorales crédibles et saines, qui consacre le droit des Tunisiens à une citoyenneté effective et qui leur permet de décider librement de leur avenir». Quels sont les mécanismes à mettre en œuvre et quelles sont les conditions à remplir pour pouvoir être accrédité par l'Isie en tant qu'observateur des élections de l'Assemblée constituante ? Pour répondre à cette question, M. Mourad Ben, Mouelli, membre de l'Isie, chargé des aides juridiques a notamment souligné que l'objectif de l'accréditation «des observateurs, qu'ils soient tunisiens ou étrangers, est de renforcer la confiance du citoyen en l'opération électorale, de s'assurer que les résultats des élections seront acceptés par les différents candidats et de prendre en considération les remarques, les critiques et les recommandations que contiendront les rapports qu'ils rédigeront à la fin de l'opération électorale en vue de dépasser les carences, les insuffisances et les erreurs de parcours». Il a fait remarquer que depuis l'ouverture, le 27 juillet dernier, de la candidature à l'accréditation au poste d'observateurs, une seule association, l'Association des femmes électrices, a soumis un dossier répondant aux conditions requises et a obtenu des accréditations pour ses militantes en tant qu'observatrices. «Les autres associations ne se sont pas manifestées jusqu'à aujourd'hui pour des raisons que nous ignorons», a-t-il précisé Quant aux conditions à remplir, elles sont consignées dans le «Code du comportement des observateurs», publié par l'Isie. Elles stipulent que les observateurs tunisiens doivent faire preuve «d'impartialité, d'indépendance, d'honnêteté, d'expérience dans le domaine des élections et d'engagement à respecter les clauses de la loi électorale». Pour ce qui est des observateurs étrangers, «l'Isie, souligne encore M. Ben Mouelli, s'est employée à ce qu'ils soient astreints aux mêmes conditions tout en les appelant à s'empêcher de faire des déclarations publiques ou d'annoncer les résultats de l'élection et a tenu à ce que toutes les phases du processus électoral leur soient ouvertes, sans condition, ni limite». Entre propagande et campagne électorale M. Chafik Sarsar, membre de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, a essayé, dans sa communication, de décortiquer «les mécanismes de la propagande électorale» en insistant sur la confusion qui règne dans les esprits de beaucoup de citoyens à propos de la campagne électorale, de la propagande électorale et du silence électoral (d'un jour avant l'opération de vote, soit le samedi 22 octobre, le vendredi 21 octobre à minuit la campagne électorale est déclarée clôturée). M. Sarsar a précisé que l'article 37 du décret-loi n°35 du 10 mai 2011 relatif à l'élection des membres de l'Assemblée constituante insiste sur la mentalité de l'administration, l'égalité entre les candidats, l'interdiction de la propagande dans les lieux de culte et de travail et dans les institutions éducatives et universitaires et l'interdiction aux agents de l'administration de participer à la distribution des tracts électoraux. Il estime, d'autre part, qu'en l'absence «d'une véritable expérience dans le domaine des élections et face à la profusion vertigineuse des partis politiques, il est impératif pour les autorités publiques, soit le gouvernement provisoire, de promulguer, bien avant le 23 octobre prochain, les décrets-lois relatifs à l'organisation des partis politiques, plus particulièrement la question du financement, au nouveau code de la presse censé organiser la propagande politique et à la création d'une instance supérieure de communication audiovisuelle qui aura pour tâche de suivre la campagne électorale sur les radios et les chaînes TV». Le débat qui a suivi les communications a permis de poser beaucoup de problématiques telles que la propension de beaucoup, y compris parmi les membres de l'Isie, à rendre la presse responsable des campagnes de propagande des partis politiques qui ont démarré avant l'heure. Certains intervenants ont appelé l'Isie «à de nouveaux rapports avec les associations et les organisations de la société civile sur la base d'un partenariat réel et effectif». D'autres se sont interrogés sur les modalités de formation des observateurs, sur les causes de la désaffection des jeunes qui n'ont pas afflué vers les bureaux d'inscription, comme on s'y attendait. Il est à préciser que l'Isie a édité «un guide des électeurs» comportant tous les détails sur l'opération électorale. Malheureusement, il n'a pas été encore distribué ni aux journalistes ni aux membres des associations concernées.