La Galerie Aïn, régie par l'artiste Mohamed El Ayeb, réunit actuellement, une pléiade de photographes plasticiens, venus de Sousse dans une exposition intitulée « Bavardages visuels ». Les 35 travaux qui composent cette exposition, privilégient la photographie plastique ou numérique où photomontage et collage sont les techniques courantes dans ce genre d'art qui compte partiellement sur la peinture et le traitement de l'image. Les artistes sont Mohamed El Ayeb, Anouar Safta, Ahlem Mahjoub, Lassaâd Ben Alaya, Sofien Noichri, Raja Saïd, Rim Ben Cheikh, Nadhem Hamouda et Ferdaous Bel Mahrsia. La plupart sont des enseignants à l'Ecole de Beaux-arts de Sousse, ayant la même vocation, le même souci et la même vision du monde, surtout lorsque ce dernier est appréhendé plastiquement par le biais des nouvelles technologies mises au service de la photo. A vrai dire, les thématiques touchent en général à la situation politique et sociale sévissant actuellement dans le pays. Dans cette exposition, la photographie épouse la peinture à travers la manipulation des couleurs et le traitement des formes, aboutissant ainsi à faire d'une photo argentique une œuvre d'art plastique, agréable à voir. Bien entendu, le message véhiculé par ces différents travaux n'est pas facile à saisir : il faudrait faire un effort pour déchiffrer les constituants de la photo, car l'esthétique compte beaucoup dans la photo plastique sans compter le thème qui est généralement abordé selon une vision propre à l'artiste. Aussi faut-il initier le public à ce genre d'art qui, outre son aspect esthétique, est porteur d'un message, non moins important que celui véhiculé par les autres formes d'art. Pourtant, la photo numérique ou plastique a ses propres techniques, comme celles adoptées dans ces travaux : on rencontre donc chez Mohamed El Ayeb la photographie plastique sur bâche, Anouar Safta a eu recours à la photographie argentique numérisée et manipulée, Ferdaous Bel Mahrsia utilise la sérigraphie sur papier. Quant à Ben Alaya, auteur du célèbre « Ouled El Ghoula » a opté pour la terre cuite vitrifiée et le bois en utilisant de l'encre et de l'aquarelle.