«C'était une épreuve terrible » estime Moncef Ben Saïd, «les joueurs ont fait honneur à nos couleurs, nous ne pouvions faire mieux, et exiger plus d'eux. La sortie sur blessure de Hamdi Kesraoui a porté préjudice à l'équipe, même si je dois féliciter Hammami pour ce qu'il a fait. Hamdi représente pour ses camarades une assurance tout risque. Il nous a beaucoup manqué lors de ce concours fatidique. Je dois applaudir tous les joueurs pour tous les services rendus. Ils n'ont jamais lésiné sur les efforts. Ils méritent mieux, mais que voulez vous que je vous dise, c'est la loi du sport. Je complimente l'Etoile pour sa qualification en finale». Lors de cet exercice de loterie, de tirs au but, et après cent vingt minutes harassantes disputées en pleine canicule la chance a fini par sourire à l'Etoile qui mérite au vu des débats de passer en finale. Le keeper étoilé qui a passé une après midi des plus tranquilles a été encore une fois décisif. Il a fait prévaloir toute son expérience et a pu propulser les siens à Radès. Quant à Ridha Jeddi, il n'a pas caché sa joie juste après le dernier tir au but raté par le jeune Chiheb Ouni, et arrêté intelligemment par Aymen Mathlouthi. «Je rends grâce à tous nos joueurs pour le sérieux qu'ils ont étalé durant toutes les 120 minutes, et je les remercie pour avoir été concentrés durant l'épreuve des tirs aux but. Je serai injuste si je ne dis pas merci à l'équipe stadiste pour sa correction. Ce n'est pas du tout facile de garder le même rythme, même si au niveau des conclusions, nous n'avons pas été efficaces. Il nous reste un autre match, le plus important, et qu'on va jouer vendredi prochain. Le CSS est en grande forme et j'espère pour ce qui nous concerne que nous aurons assez de temps pour le préparer. Je pense honnêtement que nos deux clubs ont pratiqué cette saison le meilleur football. Bien entendu j'espère que la victoire sera nôtre, mais je souhaite que la finale soit un vrai spectacle.» Dans les rues sportives du Bardo, on prévoyait la fête mais celle-ci a vite tourné en une sinistrose non pas, en soi, à cause de l'élimination, tout le monde étant convaincu que l'ESS mérite bien sa qualification, mais plutôt parce que Hamdi Marzouki a dû jeter l'éponge en cours de route s'étant blessé aux ligaments. Tous les Stadistes estiment qu'avec leur portier international leurs chances auraient été plus élevées. Lassaâd Hammami qui a pris le témoin après une demie heure de jeu n'a rien à se reprocher, durant le match et les prolongations il a été auteur de quelques arrêts miraculeux, mais au cours de la dite épreuve sa jeunesse, sa verve, son inspiration, n'ont pas été suffisantes. Il fallait un peu plus d'expérience dans cette fatale séance de tirs au but. Les supporters les plus proches ont tous quasiment les mêmes avis, «perdre de cette façon, c'est un très difficile». «C'était juste de la malchance», répète-t-on. «Nous n'avons pas eu d'occasions de buts à l'exception des escarmouches du débuts de la rencontre», poursuit-on. Mais ils sont fiers de leur équipe et de sa fin d'exercice, les phrases que nous avons le plus écoutées dans les coulisses se résument en ces quelques mots, «la vie continue. Depuis quelques temps nous nous sommes habitués à ce type de déceptions, mais quoi qu'il arrive, et tant que nous sommes de ce monde nous porterons notre club dans nos cœurs.» Pour revenir au match, disons que sur le plan technique nous n'avons pas assisté à une grande demi-finale. Les débats ont été dominés de la tête et des épaules par l'Etoile. Il y avait plus de la part du ST que la part de l'ESS trop de déchets, trop de pertes de balles, et un jeu décousu parfois même, ennuyeux. L'écrasante majorité des actions n'allaient pas au bout. Si le ST n'a fait que subir le jeu, l'Etoile, elle, butait sur deux excellents gardiens (Kesraoui puis Hammamni), et par manque de concentration ses joueurs avaient vendangées des balles qui ne demandaient qu'à être poussées au fond. La finale de Coupe, toute la ferveur populaire qu'il y a autour, l'engouement médiatique et la présence des hauts responsables du pays, personne ne veut rater cette occasion pour y accéder. Le Stade Tunisien n'ira pas en finale, mais il n'a pas à rougir, il n'a pas à avoir honte car il est tombé avec les honneurs. Si l'hiver dernier, on avait proposé un tel scénario aux stadistes, ils auraient tous signé. Ils sont sortis la tête haute, les moyens, leurs moyens étant ce qu'ils sont. Il leur reste à relever la tête et à réfléchir à demain dès aujourd'hui. Un grand bravo à Anouar Haddad, à tous ses colistiers et à tous ceux qui ont participé de près ou de loin au maintien du club parmi les ténors. Un accessit spécial à tous les staffs qui se sont occupés de l'équipe première, et une distinction honorifique à tous les joueurs. Ce n'était pas simple de sauver sa place en Ligue 1 avec un effectif réduit. Hamdi Kesraoui: Six mois de repos forcé ! La nouvelle avait commencé à se propager depuis dimanche soir, mais hier en fin de matinée elle a circulé comme une traînée de poudre. La blessure de Hamdi Kesraoui s'est avérée grave. Suite aux examens effectués dimanche soir et hier matin il en ressort que le dit gardien souffre d'une rupture d'un ligament croisé, et que son cas nécessite une opération chirurgicale, puis une période de convalescence de pas moins de six mois avant d'attaquer la rééducation. Prompt rétablissement.