Si le CSS a osé, il a dû finalement déchanter face à un adversaire étoilé beaucoup plus appliqué, même s'il fut moins tranchant qu'à l'accoutumée... Les deux entraîneurs, Mondher Kbaïer, l'heureux vainqueur, et Nabil Kouki, le courageux vaincu, reviennent sur ce sommet de la journée. Le technicien étoilé n'a pas fait la fine bouche: «Aucune commune mesure avec le match livré face au ST». Kouki s'en remet, quant à lui, à des considérations d'ordre conjoncturel: "Des facteurs imprévisibles ont perturbé tous les plans". A l'issue de ce classique du championnat, le soulagement d'avoir passé l'écueil sfaxien sans trop d'encombres était perceptible dans le camp de l'équipe sahélienne. Un succès certes difficile à se dessiner mais qui vient au bon moment pour rassurer et pour désamorcer la crise qui couvait. Le coach Mondher Kbaïer fut sans doute le premier à retrouver le sourire, à saisir la valeur de cette réhabilitation face à l'un des ténors de la compétition."Nous avons eu affaire à un grand adversaire; au dernier finaliste de la coupe de la CAF et à un groupe qui pratique un football de haute qualité. Pour cette raison, il faut reconnaître que notre victoire a été laborieuse. A un quart d'heure de la fin de cette partie, nous avons eu des sueurs froides et nous avons été mis à plusieurs reprises en difficulté. Cependant, je dois louer les mérites de nos joueurs qui ont démontré encore une fois leurs capacités à relever la tête et réagir positivement après la piètre prestation fournie une semaine auparavant face au ST. Entre les deux matches, il n' y a pas photo. Face aux Clubistes sfaxiens, les joueurs ont retrouvé l'envie de défendre âprement les couleurs de leur club. C'est tout le collectif qui s'est amélioré. Il y avait plus d'engagement et d'agressivité dans les duels. C'est cette première qualité dans le football qui nous avait fait défaut face au ST. Notre entame a été bonne. Mais il a fallu fructifier ce premier avantage par un second but pour nous libérer et pour apaiser le poids de la pression. Nous n'avons pas réussi à faire le break. Au fil des minutes, l'adversaire a réussi à nous acculer dans nos derniers retranchements. C'était difficile à gérer d'autant plus que nos attaquants ont manqué le coche au moins à deux reprises pour sceller définitivement le sort du match. L'essentiel est d'avoir gagné, quoique péniblement. La phase aller est bouclée. A nous de dresser le bilan à mi-parcours et de tirer les enseignements nécessaires pour entamer la phase retour dans les meilleures conditions", a-t-il souligné. Dans l'autre camp, il n' y avait pas de gros signes de déception en dépit de la défaite subie. Tout le monde était conscient que c'était un match difficile à négocier en déplacement et de surcroît face à une Etoile avide de réhabilitation. A cela s'ajoutent les nombreuses contrariétés de blessures et de suspensions survenues durant la semaine de préparation de ce classique de la compétition. C'est à ce genre de contraintes et d'impondérables que le coach Nabil Kouki a fait surtout allusion dans sa déclaration d'après-match." Sans chercher de prétextes et d'alibis, je dois dire que nous nous sommes exposés à un effectif décimé par les blessures de dernière minute de Hamza Younès, de Hamdi Rouid, de Brahima Touré et de Seïfeddine Yahiaoui et par la suspension de Chaker Bergaoui. Il a fallu composer avec les moyens du bord pour former un onze compétitif. Pire encore, au cours des premières 45 minutes, nous nous sommes heurtés au problème du remplacement de trois joueurs, et ce, pour diverses blessures. Nous avons même eu peur de terminer le match en infériorité numérique. Pourtant, j'estime que l'équipe a fourni une partie honnête, surtout en seconde période. On aurait même pu remettre les pendules à l'heure et personne n'aurait crié au scandale. En tous les cas, je tiens à féliciter le vainqueur et à dire bon courage au vaincu», a-t-il lâché. Le classique entre l'ESS et le CSS, sans atteindre les cimes, a valu par intermittence, alors que l'enjeu (pour des Etoilés avides de garder le contact avec le leader) et l'envie de bien faire ont quelque peu stigmatisé des joueurs tactiquement appliqués, mais n'ayant pas pu se libérer et produire un jeu qui sied aux potentialités des deux équipes. Certes, le CSS bénéficie des circonstances atténuantes imputables à de multiples défections et un nouveau commandement (en la personne de Nabil Kouki) à la tête des affaires techniques de l'équipe, mais qu'à cela ne tienne et au-delà du résultat, c'est le rendement d'ensemble des Clubistes sfaxiens qu'il faut retenir. Un volume de jeu intéressant, produit la plupart du temps, une bonne tenue physique, beaucoup de densité et une progression qui en disent long sur le travail accompli jusque-là. Pour le CSS, les lendemains seront forcément meilleurs.