Fils du célèbre humoriste Lamine Nahdi et de l'actrice Souad Mahassen, Mohamed Ali Nahdi, ne peut qu'hériter du don et du talent de ses parents. Il vient de monter avec son père Lamine Nahdi, le nouveau spectacle « Lila Ala Dalila ». Rencontré à Hammamet lors d'un point de presse organisé par la direction du festival, Daly nous parle de cette nouvelle création. Le Temps : pourriez-vous nous présenter cette nouvelle création ? Mohamed Ali Nahdi :« Lila Ala Dalila » est une chronique singulière des changements sociaux et politiques intervenus en Tunisie après la révolution. C'est l'histoire de Monsieur El Ayech , un citoyen tunisien ordinaire d'une cinquantaine d'années qui pendant deux heures nous raconte son histoire , ses rencontres et ses aventures dans la Tunisie postrévolutionnaire. Mon père Lamine Nahdi incarne ce personnage en évoquant plusieurs choses sérieuses qui touchent le pays. Il critique, chante, mime... Tout est là pour nous faire rire. *Les gens attendent une révélation de Lamine dans ce one man show après la série télévisée « Al Zamil ». Est-ce un spectacle qui retient leur attention ? -Tout d'abord, je peux vous avouer que la sitcom « Al Zamil » est gâchée par des conditions de tournage difficiles. Chose qui a influé sur la qualité finale du travail. Ce ne sera pas le cas de notre one man show qui a été très bien travaillé et qui est très sollicité en cette période estivale * Qu'est-ce qui vous inspire dans votre travail ? -D'abord mon imagination fertile, de même que mon entourage et la société dans lesquels je puise ma matière humoristique. *Est-il facile de faire rire le public ? -Difficile. Sur scène, l'humoriste est devant un public hétérogène (jeunes, vieux, étudiants, employés, femmes, hommes, enfants et adultes ». Autant de catégories sociales qu'il faut satisfaire. A chaque public, il faut une attitude adéquate. *Quel est votre rôle en tant que metteur en scène ? -Je pense que le théâtre appartient aux acteurs. Il faut être là, il faut écouter, cadrer, mais à partir d'un moment donné c'est de leur responsabilité aussi. Vous pouvez tout faire sauf jouer à leur place. Mais ils ont besoin d'être orientés, encadrés et suivis dans leur jeu, leur improvisation et leur discours *Est-ce que le courant passe bien avec votre père? -J'ai besoin d'aimer les gens avec qui je travaille. J'ai besoin de les admirer. Si je ne les admire pas... C'est compliqué de mettre en scène un acteur que vous détestez. *Durant ce spectacle, Lamine joue plusieurs personnages qui semblent n'en former qu'un. Jongler entre ceux-ci n'est pas trop difficile ? -Dans ce one man show, Lamine joue seul les 50 personnages. Plusieurs choses l'aident à passer d'un personnage à l'autre, notamment les changements de lumière et de position. *Qu'est-ce qui vous motive dans la mise en scène ? -Le travail avec les acteurs. Un bon metteur en scène, c'est quelqu'un qui réussit son spectacle. Pour moi, texte, humour et mise en scène, sont liés *Essayez –vous d'innover dans vos mises en scène? -Chaque pièce ne demande pas la même chose. Dans ce man one show, j'ai essayé d'apporter une touche jeune et simple *Finalement, que peut retenir le public de cette nouvelle création ? -Avec le one man show, on expose des idées, des situations, et c'est au spectateur de se faire sa propre opinion. Je déteste le côté « moutons » de la société. Même si on est en groupe, chacun peut penser ce qu'il veut.