Comme prévu, le taux d'inflation enregistré au cours du mois précédent, a connu une augmentation de 0,8%. Pour le quatrième mois consécutif, l'indice des prix à la consommation familiale enregistre une augmentation pour atteindre 6% contre 5,7% durant le mois de juin 5,2% en Avril 2014, et 5% en mars 2014, alors qu'il a été évalué à 5,4% en mai de la même année. C'est dire que l'inflation enregistrée durant le mois de juillet a atteint la valeur la plus élevée aux termes des six premiers mois de l'année en cours. Une augmentation qui pourrait s'expliquer par la frénisie de la consommation durant ce mois qui coïncidait avec le mois de Ramadan, lequel connaît une augmentation de 30% de la consommation des citoyens. Chiffres à l'appui, l'Institut National de la Statistique (INS) impute cette hausse de l'inflation aux dernières augmentations des prix des prix des viandes (10,1%), des huiles végétales (11,6%) et les fruits (10%). D'une manière générale, le groupe des produits alimentaires et des boissons qui englobe les produits précités a connu une augmentation de 7,9%. Même constat observé chez les groupes immobiliers et l'ameublement dont les augmentations sont respectivement de 6,1% et 5,1%. Mieux encore, selon les analyses de l'INS, l'augmentation de l'inflation est due principalement aux dernières augmentations des prix du tabac (12%) et du Transport (3,1%), augmentations qui résultent des dernières majorations des prix des hydrocarbures. Cependant cette flambée des prix a concerné presque toutes les catégories des produits, en dépit des promesses du gouvernement de stopper ce fléau. Durant le mois de juillet, les prix produits libres ont connu une augmentation de 7%. L'augmentation est également observée aux niveaux des produits subventionnés qui ont connu une hausse de 3,8% par glissement annuel. De toutes les manières, l'inflation devrait encore croître si l'on prend en considération la nouvelle conjoncture que traverse le pays. Avec l'affluence des Libyens vers la Tunisie, nombre de produits devraient connaître une augmentation remarquable. D'ailleurs, les prix de location dans l'immobilier dans quelques régions (SFAX) a connu une augmentation de 250%, juste en quelques jours après le déclenchement des combats à Tripoli. Ce fléau concernera également les produits subventionnés. Le gouvernement affirme que les dépenses de subventions vont croître de 10%. Une augmentation qui va amener automatiquement de nouvelles majorations des prix de quelques produits subventionnés puisque l'Etat ne pourra pas supporter à lui seul ce lourd fardeau. Une révision de l'IPC On en parle depuis quelques mois. Actuellement, la révision du mode de calcul de l'IPC s'avère utile et important pour mesurer réellement l'inflation et surtout pour minimiser cet écart entre l'inflation calculée et celle perçue par les citoyens. Ce constat était évoqué à plusieurs reprises par des spécialistes et des économistes qui mettent en doute les chiffres auxquels le gouvernement fait toujours allusion. Le Centre tunisien de veille et d'intelligence économique (CTVIE), relevant de l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACS) semble adopter la même démarche. Dans une étude qui date depuis 2012, intitulée «l'inflation réelle, l'inflation perçue : où est le biais ? », les analystes du CTVIE affirment que « le problème en matière d'inflation n'est pas un problème de régulation et de ciblage mais plutôt un problème de mesure. L'indice des prix à la consommation (IPC) semble ne pas refléter la réalité de l'inflation ». C'est ainsi que cette étude évoque le concept de plusieurs indice d'inflation vu la forte disparité régionale et les inégalités sociales. Ces indices incluent: un indice de prix pour les ménages pauvres, un indice de prix par région et même un indice du panier de la ménagère. Les auteurs de l'étude recommandent également, la prise en considération des habitudes des consommateurs. « Les mutations que subissent les habitudes de consommation ainsi que l'apparition de nouveaux produits et services ne sont pas pris en considération avec la méthode actuelle de calcul de l'IPC. Cette méthode ne permet pas de comprendre en particulier si ce sont les prix qui influencent les choix de consommation, ou si ce sont les choix de consommation qui influencent les prix », indique l'étude. Et pour résumer, les spécialistes de l'IACE, proposent la création d'un indice de coût de la vie puisque les Tunisiens ressentent de plus en plus le décalage entre l'évolution des prix annoncés et la réalité. Pour conclure, les solutions ne manquent pas pour mesurer la véritable inflation. Il suffit juste qu'elles soient envisagées.