Ben Marzouk est plus connu à l'étranger qu'en Tunisie, c'est que l'artiste, né à Maharès, a élu domicile au Brésil où il a jouit d'une grande popularité. Cependant, toutes ses œuvres s'articulent autour de la Tunisie (histoire, société, patrimoine culturel, nostalgie, souvenirs...) Ses tableaux, de formats différents, ont tout pour plaire : le choix du thème, les couleurs utilisées, les motifs, la composition, le style et l'amour de l'art. Ben Marzouk se déclare peintre cubiste et voue une grande admiration pour Picasso, Braque, Matisse, Dufy, Magnelli, Kandinsky et Nicolas de Staël, tout en étant influencé par les maîtres de l'Ecole de Tunis. Durant tous ses ans d'exil, il a son pays natal en cœur et ses souvenirs d'enfance toujours en tête. Aussi ses tableaux sont-ils l'expression d'une obstination à demeurer toujours tunisien corps et âme, même dans un pays où tout est destiné à faire oublier les racines et les traditions, pourtant bien ancrées chez Marzouk. En effet, il a emporté avec lui dans ce pays lointain tout ce qui le rattache au pays natal : l'identité, les souvenirs, l'appartenance à un milieu arabo-musulman et la culture tunisienne qu'on retrouve toujours dans ses compositions picturales où l'on ressent les odeurs de la Tunisie. Nous avons rencontré l'artiste dans la Galerie Saladin, en train de préparer ses toiles qui feraient l'objet de l'exposition du 09 au 18 août. De prime abord, on sent que l'homme est une véritable encyclopédie de l'art : il parlait aisément des classiques comme des modernes. Cependant, il n'est pas très fervent à l'idée de récupérer de vieux objets pour en faire la matière d'une œuvre artistique, comme dans l'art contemporain. Pour lui, l'art doit transgresser le réel pour le transformer totalement ou partiellement sur la toile, moyennant la technique et la matière plausible, qui s'impose. Un grand intérêt est accordé à la couleur dans toutes les toiles de Ben Marzouk. D'ailleurs, nous a-t-il confié, il n'utilise que trois ou quatre couleurs : le rouge et ses nuances, le bleu, le jaune et le blanc. Les couleurs sont étalées sur la toile finement et élégamment de telle sorte qu'une lumière bien répartie sur toute la toile jaillit et fait rayonner tous les éléments de la composition. Certes, l'artiste a dû passer par plusieurs genres de peinture et à chaque fois il y met ses empreintes. D'abord, l'étape impressionniste, puis l'étape expressionniste pour débarquer enfin au style abstracto-figuratif. Dans ses tableaux, Marzouk essaie toujours de dépeindre les mouettes, ces oiseaux de mer qui font penser à sa ville natale de Maharès, en Méditerranée, où depuis sa fenêtre il contemplait leur vol libre. Marzouk, né en Tunisie à Maharès, il s'est installé au Brésil en 1975 dans le cadre d'un programme international pour travailler pendant deux ans comme ingénieur électricien, qui est sa formation académique, mais la passion pour les Arts visuels a changé sa vie. Il a donc décidé de se consacrer à la peinture. Durant sa carrière artistique, il a multiplié les expositions : Palais des Congrès à Liège (1971), Galerie l'Archange, Bruxelles, en Belgique (1973), Galerie Portal à Sao Paulo (1978), Biennale d'Istanbul (Turquie 2011). De 2004 à 2013, il a exposé en Tunisie, dans le cadre du Festival de Maharès. Cette année, il présente du 09 au 13 août son exposition personnelle dans la Galerie Saladin à Sidi Bou Saïd. Il se fait accompagner dans cette visite en Tunisie par une jeune peintre aux talents prometteurs qui s'appelle Sahar Hamdi. Elle réside au Brésil et participe à cette exposition avec trois tableaux au style fauviste, c'est que Marzouk pense aussi aux jeunes générations et leur offre l'occasion de se manifester