Une des composantes incontournables de la Feuille de route, document consensuel qui a porté le Gouvernement Mehdi Jomaâ au pouvoir se rapporte à la lutte contre la cherté de la vie, un élément essentiel qui conditionne le vécu quotidien du citoyen. Sept mois après, les chiffres diffusés dernièrement par l'Institut National de la Statistique (INS) n'ont rien de réconfortant qui puisse tempérer un tant soit peu l'angoisse et le calvaire qu'endurent les salariés qu'ils soient de classe moyenne ou de classes démunies. Que dire des sans emplois ? L'inflation s'élève à 6% en Juillet. C'est la même proportion que l'augmentation de salaire décidé dans le secteur privé, dans l'accord signé entre les partenaires sociaux sous la houlette du ministère des Affaires sociales. Les salariés de la fonction publique se résignent dans une attente sans fin. Fouinons un instant pour voir les variations des prix dans les différents postes du couffin de la ménagère. Jusqu'à quand va durer cette situation ? Tout d'abord, c'est pour le quatrième moissuccessif que l'inflation augmente sans répit. Elle était de 5% en mars dernier, puis 5.2% en avril, pour continuer sa progression à 5.4% en mai suivi par 5.7% en juin et atteindre 6% en juillet. La courbe est irrémédiablement dirigée vers la hausse. Les statisticiens de l'INS expliquent cette hausse vertigineuse, principalement par la hausse des prix des tabacs atteignant 12% en juillet après les augmentations décidés par les pouvoirs publics. Les prix du transport après une augmentation de 1.5% en juin, ont enregistré une hausse de 3.1% en juillet (le double) conséquence des augmentations des prix du carburant. Par ailleurs, le groupe de produits d'alimentation et de boissons a connu une hausse de 7.9% par rapport à Juillet 2013. Les prix des viandes ont grimpé de 10.1%, ceux des huiles alimentaires de 11.6%, les fruits et fruits secs de 10.8%, les légumes 10.8%, les poissons 7.7%, le sel et les épices 8.3%, les dérivées du lait et les œufs 4.3% et les boissons 3.4%. Les tabacs ont vu leurs prix grimper de 12%, le double de la moyenne des tous les produits. L'habillement et les souliers se sont renchéris au taux de 7.3% avec 7.8% pour les chaussures et 7.1% pour l'habillement et 3.7% pour les tissus. Dans la même tendance haussière, le groupe habitat et énergie pour ménage a vu ses prix remonter de 6.1% par rapport au même mois de l'année passée. Cette augmentation s'explique par celle de l'électricité, du gaz et des carburants qui ont connu un bond de 10.2%. L'eau potable et des l'assainissement s'est renchérie de 7.1%, suite aux dernières augmentations des coûts de l'assainissement public. L'entretien des habitations a vu son prix augmenter de 4% et les loyers ont progressé de 4.5%. Les meubles, équipements et services ménagers ont vu leurs prix grimper de 6.7%, suite au renchérissement des articles servis par les cafés et les restaurants de 7%. Les hôtels ont connu une frénésie des prix de leurs services de 3.8%... Sans inclure l'énergie et l'alimentation, l'inflation se limiterait à 4.6%. Les produits dont les prix sont libres ont connu une hausse de 7% alors que les articles dont les prix sont administrés par les pouvoirs publics, n'ont connu qu'une hausse de 3.8%. Le glissement annuel pour les articles d'alimentation soumis au régime de la liberté des prix est de 9.4% alors que celui des articles alimentaires aux prix administrés, n'était que de 0.2%, presqu'insignifiant. Cette différence prouve encore une fois, le rôle agissant de l'intervention de l'administration dans la stabilité des prix. D'un mois à l'autre, de juin à juillet dernier les prix ont globalement augmenté de 0.8%. Cette progression est imputable principalement à l'augmentation enregistrée dans le groupe des produits alimentaires et boissons, soit 0.6% par rapport à Juin. Cette augmentation est une spécificité du mois de Ramadan où les produits alimentaires, principalement les viandes et les œufs connaissent un bond en avant. De même les articles d'habillement et les chaussures ont connu une augmentation de 0.9%, surtout les articles pourenfants, fêtes d'aïd oblige. De même, les prix du transport ont augmenté de 1.7% d'un mois à l'autre, suite à l'augmentation des prix des carburants... quant aux prix des télécommunications, ils ont connu une baisse de 2.7% en juillet par rapport à juin. Saura-t-on saisir le taureau par les cornes et réussir le contrôle des prix et freiner voire apprivoiser et juguler la prolifération incommensurable du commerce parallèle qui selon certains spécialistes a atteint une proportion de 60% des produits commercialisés dans le pays ?