L'Union Générale Tunisienne du travail (UGTT) s'attache mordicus au lancement d'un nouveau round de négociations sociales dans le secteur public pour tenter d'arracher des augmentations salariales au profit des fonctionnaires et des salariés des entreprises publiques. C'est ce qu'a affirmé dimanche le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale Kacem Afiya lors de la réunion de la commission administrative de l'Union régionale du travail du Kef. « L'UGTT a été très compréhensive en 2013. Face à la mauvaise situation économique qui prévalait dans le pays, elle n'a demandé aucune augmentation des salaires. Mais on ne peut plus faire davantage de sacrifices durant l'année en cours d'autant plus que le pouvoir d'achat des fonctionnaires salariés des entreprises publiques s'est gravement détérioré », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Le gouvernement invoque la mauvaise situation de l'économie nationale pour ne pas lancer des négociations dans le secteur public. Or, nous n'accepterons en aucun cas une nouvelle année blanche ». M. Afiya a également révélé que l'UGTT compte demander des augmentations salariales de 7% au profit de quelque 700.000 fonctionnaires et salariés des entreprises publiques. Afin d'éviter la spirale d'augmentation des salaires et hausse des prix, l'UGTT plaide, par ailleurs, pour une politique de maîtrise des prix et d'accroissement de la production et de la productivité. Selon des données publiées le 6 août par l'Institut national de la statistique (INS), le taux d'inflation en Tunisie a atteint 6% en juillet 2014, contre 5,7% en juin, 5,4% en mai et 5,2% en avril, Cette hausse s'explique essentiellement par l'augmentation des prix de plusieurs produits en glissement annuel. Il s'agit, entre autres, du tabac (+12% en juillet 2014), du transport (+3,1%), des produits alimentaires et boissons (+7,9%), des vêtements et chaussures (+7,3%). Toujours selon les données de l'INS, les prix du groupe «habitat et énergie domestique» ont augmenté de 6,1% par rapport aux résultats du mois de juillet 2013 en raison de la hausse des prix de l'électricité, du gaz et de l'essence, suite au dernier ajustement des prix des hydrocarbures. Il est à rappeler que l'UGTT et l'Union tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) ont signé en mai dernier un accord relatif aux augmentations salariales dans le secteur privé. L'accord prévoit des augmentations salariales de 6% ainsi qu'une majoration de 10 dinars de l'indemnité du transport. Il bénéficiera à quelque 1,5 million de salariés répartis sur plus de 50 branches d'activités régies par des conventions collectives sectorielles. D'autre part, l'UGTT et l'UTICA ont formé des commissions mixtes chargées d'examiner les questions de l'amélioration de la productivité dans le secteur privé et de l'amélioration du pouvoir d'achat salariés à travers la maîtrise de la flambée des prix des produits de base, la lutte contre le marché parallèle et la révision des politiques fiscales. Pa ailleurs, le ministère des affaires sociales avait annoncé une augmentation de 11%, à partir du 1er mai 2014, des salaires minimums garantis au profit d'environ 900 000 employés. Le montant de l'augmentation du salaire minimum garanti dans tous les métiers (régime 48 heures) s'élève à 18 dinars 096 millimes. Le salaire minimum qui était de 301 dinars 808 millimes sera ainsi porté à 319 dinars 904 millimes. Pour le régime 40 heures, l'augmentation qui profitera, également, à tous les métiers, est de l'ordre de 15 dinars 080 millimes, portant le salaire à 274 dinars 559 millimes contre 259 dinars 479 millimes auparavant.