Lors d'un point de presse tenu, hier à Tunis, le ministre de la formation professionnelle et de l'emploi, Hafedh Lâamouri, a annoncé l'adoption de nouvelles mesures destinées à impulser l'emploi, en particulier au profit des diplômés de l'enseignement supérieur. Il a souligné que ces nouvelles mesures comportent la création d'un programme appelé « chèque de consolidation de l'emploi » qui vise à inciter les entreprises économiques privées opérant dans les secteurs à haute valeur ajoutée et à contenu technologique et scientifique élevé, à recruter de façon définitive les diplômés de l'enseignement supérieur parmi les demandeurs d'emploi pour la première fois, qui sont de nationalité tunisienne et sont inscrits dans les bureaux de l'emploi et du travail indépendant. Le programme offre plusieurs avantages dont la prise en charge par l'Etat de 50% du salaire de l'agent bénéficiaire et de la contribution patronale aux caisses sociales à condition que le recrutement s'effectue sur la base d'un contrat de travail à durée indéterminée. S'agissant des entreprises économiques privées opérant dans les divers autres secteurs autres que les secteurs à haute valeur ajoutée et à contenu technologique et scientifique élevé, l'Etat prend en charge 25% du salaire et la contribution patronale aux caisses sociales. Le ministre a indiqué que le ministère de la formation professionnelle et de l'emploi commencera l'application de ce programme au cours du mois de septembre en cours, ajoutant que ce programme remplacera progressivement le programme appelé « SIVP » (Stage d'Initiation à la Vie Professionnelle) dont il a dit qu'il a réalisé de faibles taux d'intégration, c'est-à-dire de recrutement des bénéficiaires de façon définitive. Les entreprises concernées peuvent demander le prolongement de la durée du programme dit chèque de consolidation de l'emploi, à condition que 70% des agents bénéficiaires, au moins, soient recrutés de façon définitive. Entreprises solidaires Les nouvelles mesures prises pour consolider l'emploi comportent, aussi, un programme dit « chèque d'amélioration de l'employabilité » en vertu duquel l'Etat prend en charge les frais de formation complémentaire pour l'agent bénéficiaire à hauteur de 3 mille dinars, en fonction des besoins de l'entreprise à condition qu'elle le recrute de façon définitive après avoir reçu cette formation complémentaire. Le ministre a fait état, également, de l'adoption d'un programme d'incitation à la création d'entreprises solidaires, c'est-à-dire des entreprises constituées par des associés ayant des formations complémentaires. Le montant du prêt que l'Etat peut accorder pour la création de ces entreprises solidaires atteint 150 mille dinars sans garantie. Le ministère de la formation professionnelle et de l'emploi prend en charge, en outre, l'autofinancement à hauteur de 5 mille dinars alloués comme prime non remboursable. Le ministre a indiqué qu'en dépit de la baisse du taux de chômage à 15,2% en général et à 31,4% parmi les diplômés de l'enseignement supérieur, les chiffres dans l'absolu restent inquiétants, car le nombre des chômeurs en général atteint 605 mille alors que le nombre des chômeurs parmi les diplômés de l'enseignement supérieur atteint 241 mille. Mr Hafedh Lâamouri a estimé que le chômage en Tunisie revient à des facteurs structurels en rapport avec le modèle de développement appliqué par la Tunisie depuis 1972 et n'est pas le résultat de l'inadéquation entre le système d'enseignement et de formation d'une part et les besoins du marché de l'emploi d'autre part, car, a-t-il noté, le chômage en Tunisie touche, aujourd'hui, toutes les spécialités, y compris les ingénieurs en Technologie de l'information et de la communication (TICs). Le nombre des ingénieurs en TICs en chômage atteint 13 mille ingénieurs.