Après une nuit tendue marquée par de violents affrontements armés, un calme précaire règne ce mardi 13 mai 2025 sur la capitale libyenne. Les combats, qui ont éclaté lundi soir entre des unités affiliées au Gouvernement d'union nationale (GUN) et les forces du Jihaz Daam Al-Istiqrar (Appui à la stabilité), se sont progressivement estompés dans les premières heures de la matinée. Dans un communiqué publié par le ministère de la Défense, le gouvernement a annoncé « la fin de l'opération militaire avec succès », assurant que les instructions ont été données pour consolider la sécurité dans les zones concernées. Dbeibah salue un tournant pour la souveraineté de l'Etat Le chef du Gouvernement d'union nationale, Abdelhamid Dbeibah, s'est félicité de cette opération via sa page Facebook officielle. Il y a salué le travail des ministères de l'Intérieur et de la Défense ainsi que de toutes les forces armées et de police engagées, qualifiant leur action de « grand succès dans l'imposition de l'autorité de l'Etat à Tripoli ». Selon Dbeibah, « les institutions régulières ont prouvé leur capacité à défendre la patrie et à préserver la dignité des citoyens », ajoutant que ce développement représente une étape décisive vers l'élimination des groupes armés non réglementaires et vers l'établissement d'une seule autorité légitime sous l'égide de la loi. Un lourd bilan humain et des institutions mobilisées Les affrontements, concentrés dans les quartiers de Salah Eddine et d'Abou Slim, ont entraîné de lourdes pertes. Le Centre de médecine d'urgence et d'appui a confirmé avoir récupéré six corps dans les zones de combats. L'identité des victimes n'a pas été communiquée, et aucun bilan officiel n'a été diffusé par les autorités jusqu'à présent. La nuit de violence aurait été déclenchée, selon plusieurs sources médiatiques locales, par un assaut du "Brigade 444 Combat", affiliée au ministère de la Défense, contre les positions du Jihaz Daam Al-Istiqrar. Ce dernier serait dirigé par Abdelghani Al-Kikli, alias "Ghaniwa", dont des rumeurs font état de sa mort, sans confirmation officielle. Face à la gravité de la situation, le ministère de l'Intérieur a demandé aux habitants de Tripoli de rester chez eux, tandis que le ministère de la Santé a appelé à une mobilisation générale des hôpitaux. De son côté, le ministère de l'Education a autorisé la suspension des cours et examens dans les zones à risque, laissant la décision finale aux établissements selon la situation locale. La Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) s'est dite très préoccupée par l'escalade de la violence, en particulier l'usage d'armes lourdes dans des quartiers densément peuplés. Dans un message publié sur la plateforme X (anciennement Twitter), la mission onusienne a exhorté toutes les parties à cesser immédiatement les combats et à restaurer le calme. Un contexte toujours instable Ces événements s'inscrivent dans un climat de tension politique persistant. La Libye reste divisée entre deux gouvernements rivaux depuis 2022 : l'un, dirigé par Abdelhamid Dbeibah à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, contrôle l'ouest du pays ; l'autre, basé à Benghazi et dirigé par Ossama Hamad, nommé par la Chambre des représentants, tient l'est et certaines régions du sud. Malgré les efforts de médiation des Nations Unies, le processus électoral censé permettre l'unification des institutions reste en suspens, faute d'un consensus sur les bases juridiques du scrutin. Alors que les autorités affirment avoir repris le contrôle de la capitale, l'avenir immédiat demeure incertain. Le fragile équilibre sécuritaire de Tripoli dépendra autant de la capacité du GUN à désarmer les groupes irréguliers que de la relance d'un véritable processus politique inclusif. Les Libyens, eux, continuent d'attendre une stabilité durable dans un pays riche en ressources mais épuisé par plus d'une décennie de conflits. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!