Si les appréhensions perçues par bon nombre d'observateurs neutres et de bonne foi avant le début des éliminatoires de la CAN se sont quelque peu apaisées par les deux succès en cinq jours de notre équipe nationale, la léthargie ambiante de notre football local ne continue pas moins de donner des soucis. A moins que la passion qui jusque là animait beaucoup plus nos débats locaux a fini par se rabattre sur une représentation à l'échelle internationale. Il n'y a qu'à regarder l'ambiance populaire samedi dernier à Monastir et l'engouement aux images télévisées des terrasses des cafés ce mercredi. Il serait bien de se féliciter de ce changement d'orientation de nos sentiments si cette léthargie n'a pas pour cause le dosage du public pour nos débats locaux et ses conséquences désastreuses pour nos clubs, car la plupart de ceux-ci semblent résister avec la dernière énergie au manque de souffle aux moyens déjà en-deçà du nécessaire vital à leur survie. Comment ne pas penser à cette terrible situation quand on voit que jusqu'à aujourd'hui certains compétiteurs ne cessent et ce, depuis le début de la saison de se rabattre dans des conditions que leur contexte matériel les fait tant souffrir, on pense au Stade Tunisien en particulier lui qui jusqu'ici a fait pourtant le plus clair de l'actualité. Nos questionnements, chaque semaine, sur nos chances et celles de beaucoup d'autres n'ont comme mobile que le mental de ses joueurs, lié évidemment aux moyens financiers de leur club. La journée qui s'ouvre aujourd'hui, retiendra encore une fois ce concept pour évaluer les chances. Le choc entre le Stade et la JSK mérite d'être un exemple dans ce genre de pronostic. C'est, en effet, le mental qui a prévalu pour ces deux équipes. Face à face étant sensiblement égales, en valeur technique et physique, seul le psychique peut les départager d'où l'éminemment nécessaire tranquillité matérielle que doit leur assurer leur club. Quant à la deuxième rencontre qui mettra aux prises l'ASDjerba et El Gaouafel il s'agira en plus du mental, du désir des antagonistes de se racheter dans un parcours encore vierge de succès. La tradition et la magie du renom voudraient bien sûr qu'on attende dimanche et cette superbe affiche CSS-CA pour relever l'intérêt de la cinquième journée. En attendant notre espoir reste de voir dans l'entame de la CAN et l'énergie mise par certains clubs de surmonter les effets négatifs du manque de moyens. Les prémices d'un renouveau de notre football depuis déjà trois ans endormi.