Après avoir conclu un accord de principe sur le lancement d'un nouveau round de négociations sociales concernant la fonction publique et le secteur public avant la fin de l'année en cours, le gouvernement et l'Union Générale Tunisienne du travail (UGTT) peinent à s'entendre sur le montant et la date de l'entrée en vigueur des augmentations salariales. Selon des sources syndicales, le gouvernement vient de proposer l'octroi à chaque fonctionnaire ou salarié d'un établissement public (entreprises, offices...) une augmentation salariale unifiée de 30 dinars à partir de janvier 2015. Le gouvernement, qui a précisé avoir consacré une enveloppe de 272 millions de dinars pour les augmentations salariales, a justifié ce très maigre montant par les fortes pressions sur le Budget de l'Etat. La centrale syndicale, s'est quant à elle, attachée à des augmentations salariales de 6% au moins au profit des quelque 800.000 fonctionnaires et salariés des entreprises et établissements publics afin de compenser la baisse du pouvoir d'achat de cette catégorie de travailleurs. Selon l'organisation ouvrière, ces augmentations devraient entrer en vigueur avant fin 2014. L'UGTT se base sur les données officielles de l'Institut national de la statistique (INS) faisant état d'un taux d'inflation qui tourne autour de 6% depuis le début de l'année en cours, tout en mettant en avant le fait que 2013 ait été une année blanche. De nouvelles concertations prévues au cours des prochaines semaines, dont une réunion entre le Chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, et le secrétaire général de l'UGTT, Hassine Abbassi, devraient permettre de rapprocher les points de vue entre les deux parties sur toutes les questions litigieuses. Malgré une conjoncture économique nationale morose, l'UGTT et l'Union tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) ont signé en mai dernier un accord relatif aux augmentations salariales dans le secteur privé. Cet accord porte sur des augmentations salariales de 6% ainsi qu'une majoration de 10 dinars de l'indemnité du transport au profit de quelque 1,5 million de salariés répartis sur plus de 50 secteurs d'activités régies par des conventions collectives sectorielles. Cet accord entre syndicat ouvrier et l'organisation patronale a, d'autre part, été assorti à la mise en place de commissions mixtes chargées d'examiner les moyens d'amélioration de la productivité dans le secteur privé et de l'amélioration du pouvoir d'achat des salariés à travers la maîtrise de la flambée des prix des produits de base, la lutte contre le marché parallèle et la réforme du Code fiscal. Il est à noter, par ailleurs, que le ministère des Affaires sociales avait annoncé en mai dernier une augmentation de 11%, à partir du 1er mai 2014, des salaires minimums garantis au profit d'environ 900 000 employés. Le montant de l'augmentation du salaire minimum garanti dans tous les métiers (régime 48 heures) s'élève à 18 dinars 096 millimes. Le salaire minimum qui était de 301 dinars 808 millimes est ainsi passé à 319 dinars 904 millimes. En ce qui concerne le régime 40 heures, l'augmentation est de l'ordre de 15 dinars 080 millimes, portant le salaire mensuel à 274 dinars 559 millimes contre 259 dinars 479 millimes auparavant.