Les parents ont une place et un rôle reconnus au sein de l'école. Ils ont donc un droit de parole, de dialogue mais aussi de participation. Ils sont une ressource utile pour sortir des situations conflictuelles. La participation des parents au sein des établissements se fait donc au niveau individuel avec le suivi de la scolarité des enfants et au niveau collectif avec leur participation dans la vie de l'établissement par le biais des associations de parents d'élèves. Depuis le démarrage de la rentrée scolaire, les parents étaient nombreux à prendre d'assaut les écoles et les lycées. Les bureaux des directeurs ne désemplissent pas. Des parents d'élèves, envahissent les moindres espaces de la direction. Une grande marée se forme chaque matin devant chaque établissement. Chaque mère ou père vient avec l'histoire de son fils. Cette foule immense et continuellement grandissante atteint le pic à midi .Devant la porte d'entrée de l'école, les parents se disputent pour entrer et faire écouter leurs doléances. Le directeur débordé, à la mine décontenancée, s'affaire à prendre en charge les doléances des citoyens, et ce, dans une sorte de ballet interminable, où le moindre son est amplifié par l'écho de la grande salle, alimentant en bruits divers le grand brouhaha. Dans cette indescriptible anarchie, on entend les réclamations des parents d'élève. Amel mère d'une fille en 4ème année primaire voudrait que sa fille change de classe. « J'habite loin, l'emploi du temps de cette année ne convient pas à ma fille qui veut opter pour une autre classe » nous dit-elle. Senda a du mal à parler au directeur de l'école « Cela fait deux jours de suite que je viens à la direction. Je n'ai toujours pas réglé mon problème», confie cette dame, «nous avons changé de résidence . Je dois impérativement inscrire mes deux filles dans une école proche de notre nouveau lieu d'habitation», ajoute-t-elle. « J'ai dû faire le va-et-vient entre mon foyer et l'école primaire plusieurs fois», déplore un parent d'élève. »J'ai voulu contacter les instituteurs mais le directeur me répond qu'il faut revenir dans deux semaines ». C'est le calvaire quotidien des parents qui viennent chaque jour pour régler les problèmes de leurs enfants mais comme l'a précisé Mohamed Ali père de trois enfants "personne n'a daigné me renseigner sur la démarche à suivre pour régler leur transfert dans une autre école". Dorsaf, une autre mère de famille a elle aussi accompagné ses deux garçons âgés respectivement de 7 et 10 ans à l'école. Elle est étonnée de ne pas trouver le nouveau directeur de l'établissement « Le directeur n'est pas toujours là me confirme la concierge. Revenez dans trois jours ! J'espère que le directeur sera à notre écoute», déclare-t-elle . Des réclamations aussi dans les collèges et les lycées ! Déterminés et attentifs à ce que leur(s) enfant(s) suivent une scolarité dans de bonnes conditions, les parents d'élèves poursuivront leur mobilisation jusqu'à ce que leurs doléances soient entendues et appliquées. Pas plus loin, dans un lycée, les réclamations des parents sont cette fois-ci différentes. Le temps scolaire est mal réparti selon les dires de beaucoup des parents contactés. Tout d'abord une mauvaise répartition horaire. Ce qui pèse lourd sur le rendement de l'élève. C'est le cas de Mounir qui est très furieux et refuse ce rythme infernal imposé par l'administration « la semaine est trop chargée On n'a pas d'après-midi libre C'est fatiguant et c'est stressant. C'est pourquoi je veux contacter le directeur pour opter pour une autre classe » Manel en terminale sciences était accompagnée de sa mère qui estime que l'emploi du temps de sa fille est mal établi «. Beaucoup d'heures creuses. Ma fille habite loin de l'établissement. Je suis venue pour dissuader l'administration de régler ce problème ». Henda est très furieuse « Le nouveau directeur ne veut pas nous entendre. J'ai voulu changer mon fils dans une autre classe. Sa réponse est toujours négative. Il est catégorique. Il ne veut rien rectifier. » Souligne -t-elle. La répartition des classes et les emplois scolaires imposés n'arrangent pas les affaires de certains élèves allant même contester la nomination des professeurs . Telle est cette mère qui ne voulait pas d'un prof de maths jugé peu sérieux dans son travail « le directeur m'a répondu que tu n'es pas un inspecteur pour l'évaluer ! » La surcharge des classes provoque aussi la grogne des parents « Je suis là pour changer ma fille dans une autre classe car elle ne peut pas suivre ses cours dans une classe de 38 élèves » Les slogans choisis pour marquer cette année scolaire « pour une rentrée scolaire de réussite » ne semblent absolument rien dire pour les parents. La réussite ne rime pas avec la surcharge qui étouffe certains établissements. « Qu'y-a-t-il alors à espérer dans une classe surchargée, avec un programme surchargé ? » nous dit Fatma qui a décidé d'inscrire son fils dans une école privée. Bref, le ton monte chez les parents. Leurs exigences sont nombreuses et comme nous l'a dit un directeur chevronné « on n'est pas là pour nous plier à leurs demandes sinon on risquer d'ouvrir un grand chantier qu'on aura du mal à fermer ! ».