La campagne électorale pour les élections législatives a été entamée dimanche timidement. L'indifférence, voire le désintérêt des citoyens et la discrétion des candidats, caractérise le début de cette déclaration. Même si cette consultation de proximité diffère des législatives, certains partis ne craignent pas moins le spectre d'abstention. D'emblée, il est constaté que les panneaux d'affichage sont encore vides malgré les 1326 en compétition. En fait, faute de moyens humains et financiers touchant la majorité des partis et candidats, très rares sont les affiches collées sur les panneaux. Seuls ceux d'Ennahdha et de Nidaa Tounès et quelques indépendants y ont marqué leur présence, alors que toutes les autres formations politiques y ont brillé par leur absence. Quelques infractions ont été signalées par la section régionale de l'ISIE à Nabeul comme le placardage de communiqués dans les cafés et des photos de candidats aux présidentielles sur les murs. Les deux premières journées furent moroses et banales. Laquelle morosité qui a caractérisé le coup de starter de cette importante échéance a été palpable un peu partout dans le pays. Les citoyens semblaient beaucoup plus préoccupés par leur quotidien bien difficile à gérer que par ce rendez-vous décisif pour l'avenir du pays. Même le climat semblait lui aussi s'y mettre de la partie. En effet, la pluie fine qui s'abat sur le pays depuis le premier jour du lancement de cette campagne a vraisemblablement incité les gens à rentrer plus tôt chez eux que d'aller à la découverte des candidats en lice. Il faudrait peut-être attendre les prochains jours pour assister aux meetings drainant une foule nombreuse. Pour certains candidats, l'heure est aux derniers réglages, et à la mise en place de stratégies électorales, pour d'autres ils mettent les bouchées doubles pour organiser des meetings. Quant à une tierce partie des candidats, elle a choisi de miser sur les visites de proximité ou de porte à porte pour mieux faire connaître leurs listes et convaincre les électeurs. Nous avons choisi la liste Nabeul 2 de Nidaa Tounes où ses membres accompagnés par La tête de liste Khemais Ksila ont sillonné avant-hier les régions rurales de Grombalia avec la visite de Belhassen Klim, Ain Tobournouk, Sebala et sebaa El Oudiène. Mariem Boujbel deuxième tête de liste nous a expliqué que sa liste a opté pour une campagne de proximité. « Nous irons à la rencontre de la population dans les quartiers, les villages et les villes et les zones rurales. On est confronté aux doléances des gens. On parle de tout. Les difficultés concrètes de santé, d'éducation, la hausse du coût de la vie ou l'insécurité au quotidien sont abordés. Tout comme les questions liées à l'environnement et à l'amélioration du cadre de vie. Les habitants sont touchés que l'on vienne les voir chez eux, que l'on s'intéresse à leur vie. Ils sont reconnus en tant qu'électeurs, c'est important. Les réunions dans les cafés avec la population, les contacts dans les cités, permettent d'affirmer notre présence sur le terrain. Nous attendons la traduction de ce travail dans les urnes. Il faut être présent partout dans les cafés, les grandes places, les taxis. Nous n'avons pas de choix si on veut réussir ce pari. Il faut faire travailler la machine à grande échelle. Nous nous ne voulons pas d'élections sans électeurs. Les « beaux discours » doivent apporter de solutions aux préoccupations des citoyens. »