En attendant les résultats définitifs du scrutin 2014, les Tunisiens devront tourner la page des législatives et se préparer à affronter la présidentielle. Cependant la situation n'est pas aussi simple que ça, une multitude de dossiers épineux sont en attente et nécessitent une solution immédiate. Aux fêtards, il est nécessaire de secouer leur torpeur et leur enjoindre de se saisir au plus vite d'une situation économique préoccupante. Au lendemain des élections et avant même l'annonce des résultats définitifs, les Tunisiens pensent déjà à la prochaine étape et attendent de pied ferme les nouveaux élus au tournant. La situation alarmante de l'économie nationale n'attend pas. La stabilité politique et le succès des élections législatives ont été souvent avancés comme facteurs déterminants de la reprise économique du pays. Les dès sont jetés, et la balle est maintenant dans le camp des politiciens ? Le prochain gouvernement, aura la charge et le devoir de sortir l'économie du gouffre. Les Tunisiens ont donné leurs voix en leur âme et conscience et les partis politiques vainqueurs devront tenir leurs promesses et mettre leurs programmes économiques et sociaux sur les rails. A chaud et au lendemain des élections nous avons requis l'avis d'un expert. Yosr GUERFEL AKKARI Anis Wahabi, Expert-Comptable « Un bon signe pour les bailleurs de fonds, mais c'est insuffisant » « Tout le monde sait que la situation économique est aujourd'hui très difficile. La question qui m'intrigue est la suivante : Les partis politiques qui ont fait preuve d'un engouement et d'une frénésie invraisemblables dans leur course pour les législatives, sont-ils conscients de la gravité de la situation économique ou pas. Les partis gagnants disposent-ils de solutions réelles aux problèmes économiques qui sévissent dans le pays depuis la Révolution ? Le scénario le plus grave serait le cas où les partis politiques ne réalisent pas encore la fragilité et la délicatesse de la situation. Autre imbroglio, le parti vainqueur pourra-t-il imposer son programme économique, si les politiciens s'engagent à pacter dans un scénario d'un gouvernement d'union nationale ou d'un gouvernement de coalition, idée qu'on n'arrête pas d'appuyer de part et d'autres comme quoi le pays ne pourra guère être gouverné par un seul et unique parti au cours des cinq prochaines années. Il faut dire que les élections du 26 octobre 2014 est un franc succès pour la Tunisie qui grave en lettre d'or son ascension à pas sûrs et prudents pour l'édification d'un Etat démocratique. Il faut reconnaitre que quels que soient les résultats du scrutin, le bon déroulement des élections est un bon signe pour les bailleurs de fonds étrangers. Mais c'est insuffisant, les grandes batailles à relever restent à venir. Les déséquilibres globaux, la chute des IDE, le dossier des banques publiques, de la caisse de compensation, la réforme fiscale et surtout l'approbation de la Loi de Finances Complémentaire 2015, sont autant de chantiers à engager immédiatement et à discuter au plus pressé. Qui va approuver la loi de finances 2015 qui n'est autre qu'une continuité de la LF 2014 ? Peut-on encore tergiverser quatre à cinq mois avant la formation du nouveau gouvernement et l'installation de la Chambre des députés ? Les élus adopteront-ils, sans examen, les dispositions de la loi de finances 2015 proposées par le gouvernement sortant Jomâa ?. Donc, aujourd'hui on peut dire qu'il y a plus de questions que de réponses. La démocratie, c'est beau, mais aujourd'hui l'essentiel c'est d'avancer passer à l'étape suivante »