Malgré le score très faible réalisé par son parti Al Joumhouri aux dernières élections législatives, Ahmed Néjib Chebbi, candidat de ce parti aux élections présidentielles, s'est dit, vendredi 31 octobre 2014, attaché plus que jamais à sa candidature aux élections présidentielles. Intervenant au cours d'une conférence de presse organisée à Tunis, Il a attribué l'échec de son parti et des autres partis démocratiques historiques dans les élections législatives à la bipolarisation poussée qui a marqué ce scrutin, notant que les bases démocratiques ont préféré voter utile en faveur de Nidâa Tounès afin de punir le mouvement Ennahdha et l'empêcher de remporter les élections et de revenir au pouvoir. Ahmed Néjib Chebbi a estimé qu'en l'absence d'une majorité confortable pour les deux protagonistes, Nidâa Tounès et Ennahdha à la nouvelle chambre des députés, l'action gouvernementale rencontrera des difficultés et ne sera pas en mesure de relever les défis de l'étape. Aussi, il a préconisé la formation d'un gouvernement d'union nationale disant en substance : j'appuie l'idée d'un gouvernement d'union nationale et j'estime qu'elle est nécessaire en vue de consacrer la stabilité. Au même moment, il a plaidé pour un président de la république qui réalise l'équilibre, rassemble les tunisiens, et mette toutes ses compétences au service de tous les Tunisiens sans exception, et non au profit d'une partie aux dépens d'une autre, d'autant que la Tunisie, a-t-il dit, n'est pas à l'abri des menaces de division sectaire qui secouent la région arabe. «Aussi, pour toutes ses raisons, a ajouté Ahmed Néjib Chebbi, je suis attaché plus que jamais à ma candidature aux élections présidentielles et je le proclame fort de mon capital militantiste politique en faveur de tous les Tunisiens, de toutes les tendances et de toutes les catégories. Il s'est engagé à défendre les droits de tous les Tunisiens et à être un président rassembleur de tous les Tunisiens, soulignant que ses priorités seront la consécration de la stabilité, le renforcement des capacités de l'armée et des forces de sécurité, la relance économique, la promotion de l'enseignement et l'extension de la couverture sanitaire et sociale, outre la consolidation du pouvoir d'achat des citoyens. Risques d'affrontements Ahmed Néjib Chebi a mis en garde contre les dangers des polarisations et des affrontements politiques qui ouvrent les portes devant les divisions et les séditions, exprimant la volonté de rompre avec tous les abus du passé qui ont favorisé l'installation de la dictature et insistant sur l'importance de la séparation des pouvoirs pour barrer la route à ces velléités. «Il faut éviter que les élections présidentielles aboutissent à la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d'un seul parti », a-t-il dit. En réponse aux questions des journalistes, Ahmed Néjib Cheabbi a dit s'opposer à la proposition relative à l'élection d'un président consensuel, disant que son parti va assister aux réunions de la famille démocratique auxquelles avait appelé l'autre candidat à la présidentielle Mustapha Ben Jâafar sur l'allègement des candidatures aux élections présidentielles. Il a indiqué qu'il avait rencontré un dirigeant d'Ennahdha et qu'il lui avait exposé son point de vue sur les élections présidentielles, tout simplement, déclarant qu'il ignore toujours quelle position va adopter Ennahdha qui est l'auteur de la proposition relative à l'élection d'un président consensuel.