Peut-on parler, comme la semaine dernière de formalité aujourd'hui ? Rien n'est moins sûr. A moins d'utiliser le terme formel dans le sens que tout est dans l'apparence mais rien dans le fond. Car si la semaine dernière les trois premiers, du classement ont reçu sur leurs terrains des adversaires théoriquement à leur portée cette fois ils vont tous trois se déplacer et encore pas n'importe où. Cela ne leur enlève pas de leurs suffrages de favoris, mais là s'arrête la théorie. Il n'est donc pas exclu de voir ce soir le haut du tableau bouger. Mais si on reste dans la théorie on est contraint d'avancer. Le CAB d'abord qui, chez lui n'a pas eu des précédents favorables, aura beaucoup à faire pour opposer au C.S.Sfaxien des arguments à la hauteur de cet adversaire qui loin d'être réaliste pour s'appuyer sur les circonstances passagères, ne mise que sur sa valeur intrinsèque pour s'accorder le verdict. Bien sûr les Sfaxiens ne peuvent prétendre à un « sans faute » en déplacement puisque déjà ils ont concédé un nul à Sousse et surtout une défaite à Gabès. Le cas du Club Africain est dans la continuité le même. Sa démarche a néanmoins une particularité, celle d'une progression constante depuis la sixième journée bien démontrée dans les scores surtout dans la manière avec dix buts marqués en cinq rencontres et aucun échec. Comment la JSK va réagir à cette réalité ? Ses deux défaites subies chez-elle ne se ressemblent point. Autant elle fut à la hauteur contre l'Etoile que fragile face au C.S.Sfaxien. Ce qui laisse l'observateur dubitatif. Quant à l'Etoile, elle est des trois leaders la plus exposée au risque. Car son adversaire espérantiste ne doit être considéré uniquement sous l'angle de ses présentes prestations. Dans ce genre de classique bien d'autres considérations doivent être prises en considération. La notion de rivalité historique par exemple ou la motivation que donne ce duel ne doivent pas jouer un rôle de moindre importance que la valeur qui distingue les deux adversaires en ce moment. Considéré avant d'être joué, ce match semble plus près d'être pris en charge par les visiteurs que par les locaux. Mais tout reste relatif. Peut-on s'attendre au moins à un niveau qui nous satisferait ? L'espoir est permis mais le doute persiste à cause de la hantise de perdre qui va sans doute se saisir des deux clubs. Surtout qu'on doit désormais tenir compte de cet élément incontournable qu'est devenu le supporter. A l'ombre de ces trois rencontres, deux autres de moindre importance auront lieu. La première à Monastir où l'Union locale va chercher une consolation après sa série d'échecs et retrouver une efficacité qui s'est avancé durant ces dernières semaines. Le Stade Gabésien qui visite l'U.S.Monastir est bien obligé de réagir. Lui aussi s'est endormi depuis sa fameuse victoire sur le C.S.Sfaxien il y a cinq semaines. Autant que lui sinon plus, c'est son voisin l'ASG qui risque de glisser en cas de défaite face à l'A.S.Djerba. Ce qui n'est pas impossible aujourd'hui. Verrons-nous aussi le bas du tableau à défaut du haut ? La dixième journée n'est pas aussi banale qu'on peut le penser. Dans un temps où bien d'autres soucis préoccupent les Tunisiens, peut-être que sur le gazon, nos clubs ne donneront de quoi nous faire plaisir. Nous pensons, surtout au classique Espérance-Etoile qui a longtemps meublé nos souvenirs. Pour le moment si les Etoilés tiennent à passer cet obstacle, les « Sang et Or » rêvent de faire de ce duel, l'étincelle de leur renouveau cette année.