Le "clasico" de Sfax revêt une importance capitale pour ces deux protagonistes qui accusent respectivement sept et cinq points de retard sur le leader. Une éventuelle défaite serait synonyme d'adieu au titre... On s'est trop focalisé sur le derby d'hier. Il est vrai que le Club Africain occupait une place au classement qu'il devait garder jusqu'à la veille du grand derby contre l'Espérance pour prétendre au titre. Le Stade aussi s'estime cette année de taille pour se mêler des affaires du haut du tableau. D'autres considérations, peut-être sont venues "chauffer" plus cette rencontre qui a toujours exacerbé les passions. Tout cela nous a fait perdre de vue d'autres points forts que la neuvième journée nous offre. Un aussi classique CSS - Etoile n'a jamais manqué d'intérêt. Ce choc aura lui aussi son côté passionnel, voire de revanche pour le rôle qu'a pu jouer le CSS dans certaines défaites de l'Etoile lors des saisons passées. Cette fois la trajectoire des deux clubs est à l'opposé l'une de l'autre : alors que le CSS semble avoir dépassé son creux de vague, l'Etoile qui s'est fragilisée par une pseudo crise qui l'a réellement déstabilisée, donne l'impression d'être décidée d'amorcer un rétablissement. Ce sont là des raisons plus que valables pour nous promettre un duel à la dimension de leurs ambitions. Peut-être pas en technique pure comme ils nous ont habitués, mais sûrement dans la détermination de conforter leurs chances d'être encore là cette année pour les premiers rôles. Occultés aussi par le faux derby d'hier les matches phares de Bizerte et Monastir.
Réagir ! A Bizerte, le CAB est appelé à refaire chez lui, ce qu'il n'a pas fait depuis le 9 août dernier : offrir à son public une victoire. Car après avoir battu ce jour-là le Club Africain, il n'a réussi au stade du 15 octobre que des nuls. El Gaouafel l'entendra-t-il de cette oreille ? Sûrement pas même si les Gafsiens accusent deux déficits. Ils n'ont pas été favorisés dans leurs déplacements jusqu'ici et souffrent d'une absence technique sur le banc de touche, ce qui doit les préoccuper. Mais si on prend en compte une certains première mi-temps à El Menzah contre l'Espérance, on tournerait sept fois la langue dans notre bouche avant de donner toutes les faveurs au CAB les yeux fermés. De même à Monastir la faveur que permet le terrain ne suffira pas pour pronostiquer l'US Monastir. Après quatre défaites et deux nuls, l'O. Béja a aligné deux victoires et semble mieux respirer. Il dépasse même au classement son adversaire du jour. Psychologiquement donc l'O. Béja paraît mieux situé pour cette rencontre. Il reste aux Monastiriens un seul atout à faire valoir : la possibilité de réagir violemment quand tout paraît aller mal. Car quand on n'enregistre aucun succès depuis la deuxième journée alors qu'on est supposé disposer d'un effectif plus que valable, la réaction peut survenir à tout moment. Le cas de la JS Kairouanaise est très intéressant à étudier. Avec trois victoires, elle vient en 7e position, mais cinq défaites dont deux sur son propre terrain et presque contre toute logique. Elle est aussi très seule (avec l'Espérance) à n'avoir pas concédé, on arraché le nul. Elle n'a pas pris plus d'un but à chaque match si on excepte son curieux fléchissement chez elle face au CAB. Elle est donc aussi imprévisible que son adversaire d'aujourd'hui. Le CSH Lif n'a gagné qu'une seule fois, mais à l'extérieur ce qui lui donne un espoir à Kairouan. Alors entre deux équipes capables l'une autant que l'autre du meilleur que du pire, toute prévision devient aléatoire. Autre équipe passée maîtresse dans l'art du contre-pied, celle de Hammam-Sousse qui est passée du statut d'épouvantail pour tous l'année dernière à celui dont la seule formalité est de bien jouer peut être mais de moins en moins capable de forcer la décision. A Kasserine aujourd'hui, elle aura à serrer les dents car l'ASK a déjà prouvé sa capacité de résistance. Elle peut cet après-midi prétendre au moins au partage des points. Enfin à Tunis, l'Espérance a le droit (et les moyens) de prétendre au leadership. En théorie, des deux Espérances c'est celle de Tunis qui devra empocher les trois points de la victoire, même si elle doit donner aux siens des sueurs froides. Pour celle de Zarzis, le défi est risqué mais il vaut la peine d'être tenté.