Si les férus de statistiques se sont précipités dimanche sur leurs fiches pour situer la 10ème journée dans l'ordre de l'efficacité, ils ont été sans doute déçus de ne pas constater qu'elle est la plus faible. Car, en dépit des trois nuls blancs d'avant-hier, elle aura, grâce à l'ESZarzis, dépassé de deux buts la première journée de la saison. Et si les commentateurs amateurs se sont focalisés, selon leur subjectivité sur la victoire du Club Africain, ils n'ont pu que donner libre cours à leurs tendances sentimentales. Le résultat ayant été acquis sur le terrain, le reste ne peut que rejoindre le domaine de la vaine littérature. Par contre, les observateurs plus ou moins professionnels ont dû consacré leurs réflexions à l'analyse des difficultés qu'ont dû éprouver les Clubistes tunisois, à Kairouan, ceux de Sfax, à Bizerte, et les Etoilés à Radès. Ils ont retiré, à l'évidence des conclusions où l'autosatisfaction avait une place de choix mais où le tactique a joué un rôle prépondérant au détriment des trois premiers du classement. En cela, nous ne pouvons que les approuver. Après trois nuls et deux victoires, le CAB aurait dû pousser le CSSfaxien à plus de précaution. Après coup, on se demande même si des deux adversaires de Bizerte, ce ne sont pas les Sfaxiens, qui devraient s'estimer heureux d'avoir obtenu le nul. De même, l'Etoile qui, à notre avis, a semblé faire bon marché de sa venue à Radès où elle se voyait dominer de très haut une Espérance trop rapidement déconsidérée. Visiblement, le Club Africain ne se voyait pas jouer à Kairouan d'égal à égal avec la JSK. Au vu du comportement de certains de ses joueurs, on avait l'impression qu'ils attendaient que la logique de la valeur finira par leur donner raison. Or, non seulement les adversaires des trois leaders ont fait preuve d'un double mérite. Sur le terrain, Cabistes, Aghlabites et « Sang et Or » se sont montrés à la hauteur physiquement et techniquement, c'est sur le banc de touche que leurs coachs ont donné la mesure de leur talent en contrecarrant le procédé tactique des trois grands censés être favoris en les dominant. Ce côté tactique a eu d'ailleurs un impact certain sur toutes les rencontres de la journée, ce qui explique l'exiguïté des scores. Sauf bien sûr à Ben Guerdane où le Stade Tunisien n'a pu éviter un véritable carton qu'il peut toutefois l'imputer dans une large mesure à la faiblesse de son gardien. Et si samedi, l'Avenir a réussi à ramener de Metlaoui un point, ce fut grâce à un but précoce qui a introduit le doute chez l'adversaire en lui faisant perdre ses repères. A Hammam-Lif, El Gaouafel n'a pu faire la même chose, mais bénéficia des maladresses de l'adversaire qui lui offrit un point qu'il n'espérait pas forcément. Journée faible en buts mais tellement riche en enseignements. Après sa deuxième défaite, l'Etoile est forcément acculée à se remettre en question. Le CSSfaxien, en perdant une si belle occasion pour garder le contact avec le Club Africain et menacer l'Etoile se posera lui aussi des questions douloureuses. Et comment ne pas relever que la ligne offensive du Club Africain qu'on croyait enfin sur les rails, vient de nous prouver qu'il n'en est rien puisque après le juste nécessaire il y a une semaine, elle dut son succès à un penalty dans le temps additionnels que d'aucuns estiment honteux. Un mot enfin sur le bas du tableau. Au rythme des semaines, on a l'impression qu'il va être fréquenté plus que normalement par les clubs du sud. Question d'expérience peut-être, mais non moins de stabilité de gestion et de moyens.