Non seulement le statu-quo que nous avions prévu pour la 11ème journée n'a pas eu lieu. Même ce qui devait justifier son empêchement n'a pas pris la dimension d'un véritable événement car la défaite de l'Etoile paraît après coup des plus logiques qu'il nous semble plus judicieux de parler de la victoire de l'Espérance de Zarzis, comme allant de soi au vu de la prestation. Et à Zarzis qu'on doit l'action qui vient de bouleverser le haut du tableau, sans que cela soit un événement hors norme. Et si le Stade Tunisien et plus difficilement, l'Espérance de Tunis, en ont profité partiellement, le trio de tête qui jusqu'ici a animé la course, n'en reste pas moins à l'abri d'être rejoint de sitôt. Mais, c'est bien le Club Africain qui tire le plus de bénéfice de cette journée, car en plus de son désir de maintenir son avance, il voit son principal rival perdre deux points. Avec quatre points d'avance sur le nouveau dauphin sfaxien qui compte encore un match en moins, le Club Africain va pouvoir jouir d'une prospective plus claire et plus ambitieuse surtout que la prochaine journée va mettre le CSSfaxien à l'épreuve de l'Espérance à Tunis, ce dont il peut espérer de quoi tirer un avantage objectif pour être le champion de l'aller. Mais, n'anticipons pas et n'appelons pas encore la théorie au secours. On a vu ce dimanche quel tour elle peut nous jouer. Restons dans la 11ème et contentons-nous de constater en quelques mots : que c'est bien le CSSfaxien qui persiste à impressionner le plus. Que le creux de la vague que connaît l'Etoile ne fait que ce confirmer. Que le réalisme du Club Africain est plus convainquant que ses démonstrations et que son mental lui rend les plus grands services. Et si la réaction du Stade Tunisien fait plaisir à voir on est forcé d'admettre que l'autre grand actuellement, entre panne et rodage, a beaucoup de peine à trouver le niveau nécessaire pour pouvoir s'exprimer au même titre que les autres candidats aux places d'honneur. Comment ne pas remarquer aussi la démarche de l'Avenir qui poursuit, en catimini depuis quatre journées un parcours qui le voit aujourd'hui à une cinquième place inattendue. On s'étonnera néanmoins que le héros du jour, l'ESZarzis est à dix points du leader en dépit d'une seule défaite. Il est vrai que parallèlement à ses récentes et retentissantes victoires il n'a pas cessé durant longtemps d'accumuler les parités, dont quatre chez lui sur les six concédés. Cela aussi finit par se payer. Si le statu quo qu'on prévoyait a pris la tête du classement, on l'a retrouvé au plus bas du tableau. En effet, les quatre derniers actuels ont tous perdu ce qui donne au Stade Gabésien qui le précède, d'accroître son avantage d'un point ayant réussi à contraindre le CAB à concéder son septième nul blanc de la saison. A quatre journées de la fin de l'aller, il est encore trop tôt pour parler de points irréparables ou de victoires et de défaites décisives. Mais, il est pour le moins nécessaire sinon capital pour les candidats au meilleur ou les plus menacés du pire de s'occuper dès maintenant de la meilleure manière qui leur permettra d'intégrer technique et mentalité dans le concept qu'on va adapter au style de l'ensemble pour être prêt au troisième tiers de la compétition. En attendant, force est de reconnaître que l'ESZarzis de par un parcours pour le moins régulier et très équilibré, avec ses moyens est l'un des rares clubs qui a réussi cette difficile équation. S'il fallait une preuve, la prestation ce dimanche à Sousse l'a prouvé.