Hier, dans une conférence de presse, le candidat à la présidence, Béji Caïd Essebsi était entouré par un certain nombre de représentants de partis et des personnalités politiques appuyant sa candidature. Caïd Essebsi s'en réjouissait, affirmant qu'il n'est plus uniquement le candidat de Nida Tounès mais qu'il est devenu représentatif d'un large conglomérat de partis et de personnalités politiques. Il y avait, en effet, autour de lui des représentants d'Al Moubadara, l'UPR, Afek Tounès, Al Massar, le Front National du Salut, celui des Démocrates Socialistes, ainsi que des candidats indépendants au premier tour comme Mustapha Kamel Nabli et Touhami Abdouli. Béji Caïd Essebsi ne s'est pas soustrait à la règle de l'échange de bons procédés. Il déclarait, en l'occurrence que ceux qui soutiennent Nida Tounès et son programme auront un rôle à jouer au sein du prochain gouvernement. Le leader de Nida Tounès se prévaut de cette alliance hétéroclite et diversifiée affirmant que c'est là la preuve qu'il n'y aura pas de concentrations des pouvoirs et même un bouclier contre les accusations de « Taghaouel », leitmotiv de son concurrent Marzouki. BCE tranche à cet effet, déclarant que ceux qui propagent le sentiment de peur parmi les citoyens, n'ont guère de place dans la Tunisie nouvelle. Abordant la question de la position du Front Populaire, Caïd Essebsi s'est abstenu de tout commentaire, précisant néanmoins que cela n'influe en rien sur la nature des relations entre Nida et la Jabha. « Le candidat de la majorité absolue » Pour sa part, le secrétaire général de Nida Tounès, Taïeb Baccouche, a déclaré que l'objectif principal, maintenant, est que Béji Caïd Essebsi soit le candidat de la majorité absolue (des citoyens) jugeant qu'il n'y a pas lieu de comparaison entre lui et Marzouki dans la capacité à diriger la Nation et dans l'éthique politique. « Essebsi est capable de construire alors que Marzouki est capable de détruire et pour preuve le slogan de sa campagne », ce qui, selon Baccouche, révèle des desseins inavoués de vaincre à tout prix. Baccouche a, par ailleurs, affirmé que le gouvernement prochain sera un gouvernement d'union nationale pour sauver la Tunisie, insistant sur ce qui s'est déjà dit dans son parti que Nida Tounès ne gouvernera pas seul et qu'il le fera avec tous ceux qui partagent ses mêmes orientations politiques, économiques et sociales, y ajoutant une hyperbole : « sans Caïd Essebsi à Carthage, cela ne sera pas possible ». Les partis et les personnalités présents à la conférence de presse, ont déclaré leur appui total à Béji Caïd Essebsi. Slim Riahi, président de l'UPR a ainsi déclaré que Béji Caïd Essebsi est le candidat d'une large frange de la classe politique, demandant par la même, à ceux qu'il a désigné « les frères d'Ennahdha » d'emboîter le pas surtout qu'ils n'ont pas de candidat à la présidentielle. Samir Bettaïeb, pour Al Massar est intervenu dans la même direction, déclarant que Béji Caïd Essebsi à Carthage, constitue l'ultime chance pour le pays de contrer les dangers multiples qui le guettent, appelant par la même, à ceux qui ont voté pour Marzouki de mieux réfléchir à l'avenir du pays. Au nom d'Afek Tounès, Rim Mahjoub a affirmé qu'il y a impératif de cohésion entre la Présidence et le Gouvernement et que cet impératif, seul Caïd Essebsi est à même de l'assurer. Kamel Nabli, virulent envers Marzouki Prenant la parole, Mustapha Kamel Nabli n'a pas mâché ses mots lançant de sérieuses flèches à Marzouki qu'il tient pour « responsable de la détérioration de l'Etat durant les trois dernières années et la destruction des partis opposés au sien. « Ses comportements, dit-il, sont immoraux et dérogent à l'éthique et aux valeurs ». Pour sa part, Abderrazak Hammami, a déclaré : « Essebsi est porteur d'un projet à même de prémunir le pays contre les risques de dérives, appelant les différentes parties politiques à soutenir Essebsi par un travail sur le terrain, durant la campagne. Dans le même sillage, Touhami Abdouli juge qu'Essebsi est le garant de la sécurité dans le pays, allant même loin, jugeant que l'exigence du moment veut que les trois présidences soient issues du même parti. Enfin, Mahmoud Baroudi, a déclaré que la nouvelle histoire de la Tunisie portera l'empreinte de Caïd Essebsi, jugeant que « Marzouki » représente un danger pour les libertés ». D'après Assabah : Wajih WAFI