Vous êtes deux cent dix sept respectables dames et messieurs à être les nouveaux délégués du peuple, à être ses porte-paroles, ses commis à pieds, ses médiateurs constitutionnels à l'assemblée. Je vous en tresse des couronnes. Je vous prie, mesdames et messieurs, de tenir compte que notre cher pays se trouve aujourd'hui dans un carrefour et ne sait pas quelle direction prendre. Je vous exhorte mesdames et messieurs les élus de vous affranchir de vos partis, de vous en détacher, c'est-à-dire de ne plus vous, trop, soumettre à une discipline de parti, et de faire ce dont pourquoi vous avez été élus aux législatives. Je vous invite juste à ne travailler, en votre âme et conscience, que pour les citoyens que vous représentez. Vous devez être conscients, comme nous tous, que la particratie a généré trop de dégâts, trop de pertes en particulier humaines, ces trois dernières années. Dans l'ambition que votre mandat parlementaire sera synonyme de réussite, dans l'espoir que les conduites, les vôtres, seront pures et innocentes, dans l'envie de vous voir attentionnés à la réhabilitation légale de votre organisme, mettez vous bien dans la tête, en tout temps et en tout lieu, que le peuple, qui vous a octroyé la chance de vous exprimer à sa place, vous observe. Sachez aussi que celui-ci est prêt à hisser votre carrière politique là où vous n'imaginez jamais mais d'abord, il faut qu'il constate que vous avez chassé, et définitivement, toutes ses préoccupations, toutes ses inquiétudes, toutes ses afflictions. Jamais avant. Aux fins de ne pas être des acteurs méphitiques, juste balanstiqués dans un amphithéâtre, ne vous limitez surtout pas d'être exclusivement les intercesseurs du peuple, mais soyez le peuple lui-même. Parce que tout le monde nous épie, soyez éveillés, et ne vous laissez pas tomber dans les bras de Morphée, en pleine séance de travail. Une recommandation avant de clore. Bien des dossiers seront mis à table, bien des ‘sénatus-consultes' seront discutaillés, et vous aurez l'honneur de les passer au vote. Oubliez que vous appartenez à tel parti ou à telle coalition. Avant toute décision finale, ne prenez en considération et ne privilégiez que l'intérêt de la nation, immortalisez l'intérêt du peuple qui vous a élu, seul et unique souverain. Gardez vous de tout lobbying, de toute particratie, et concourrez à la croissance naturelle de Notre Démocratie naissante. Le peuple ne permettra plus personne de la prendre en otage.