Il était jovial et dynamique. Il aimait les enfants et cherchait à les intéresser et les divertir. Ce responsable d'un club d'enfants de l'une des banlieues de Tunis jouissait d'une très bonne réputation, tant auprès de ses collègues et amis, qu'auprès des enfants qui étaient très attachés à lui, car il les traitait comme ses propres enfants et faisait tout pour les inciter à développer leurs multiples dons et à améliorer leurs connaissances, essayant sans cesse de joindre l'utile à l'agréable. Il y avait, en effet, dans ce club plusieurs activités pour lesquelles il a fait appel à des éducateurs chevronnés et compétents. Il avait tenu également à procurer aux enfants du club une infrastructure moderne, qui leur permettait d'exercer leurs activités dans les meilleures conditions. Il était sans cesse présent au club et prêt à écouter les suggestions et les doléances des petits enfants. Humain et très sensible, il compatissait avec eux à l'occasion des différents problèmes qu'ils pouvait rencontrer, et n'hésitait pas à leur prodiguer aide et soutien. Dans sa vie privée, il n'avait pas de problèmes particuliers. Psychologue de son état, il se conduisait en bon père de famille et avait un lien très solide et très affectueux avec son épouse et ses enfants. Ceux-ci le considéraient en plus du père, un conseiller et un ami. Il avait de bons rapports avec ses collègues de travail, et les éducateurs qu'il supervisait lui vouaient beaucoup de respect. Cependant, un malentendu éclata avec une de ses collègues dont on avait eu à se plaindre de son comportement à l'égard des élèves. Lui fit-il le reproche d'une manière plus emportée et quelque peu agressive ? En tout état de cause, ce malentendu aurait atteint son paroxysme, quand emporté, le directeur se serait adonné à des voies de fait sur la personne de l'enseignante en question, et selon les dires de celles-ci. Ce fut ce qui amena l'intervention d'une inspectrice, dépêchée sur les lieux fin de s'enquérir et mener une enquête à ce sujet. Cependant le jour où elle se trouva sur les lieux, le club était fermé. Elle demanda au gardien de lui ouvrir la porte . Mais que ne fut pas sa surprise, lorsqu'elle constata, dès qu'elle y pénétra, le corps du directeur, pendant au bout d'une corde. Ne pouvant tenir sur ses pieds, elle s'empressa de sortir pour appeler les secours et alerter les autorités compétentes. En l'absence de tout autre élément, la thèse du suicide était celle qui était à priori retenue. Ce qui fut, toutefois, contesté par la famille de la victime, qui, affirma-t-elle, n'avait aucune raison de se suicider. Il avait occupé des postes de responsabilité dans plusieurs centres de jeunesse à travers toute la République, et n'avait jamais commis la moindre incartade, ni fait l'objet d'aucune remontrance de quelque nature qu'elle soit de la part de ses supérieurs hiérarchiques. D'autant que le corps de la victime portait des traces de violences. Le suicide ,contesté par la famille, ne peut que faire encore plus planer le doute sur les circonstances de ce fâcheux drame.