Ils préparaient leur coup depuis quinze jours au Fahs et avaient décidé de prendre comme cible, un agent de l'ordre qu'ils connaissaient auparavant, et qui faisait son travail avec abnégation et conscience. Le policier martyr Mohamed Ali Charaâbi avait été sauvagement assassiné alors qu'il rentrait chez lui à bicyclette, tard dans la nuit du samedi à dimanche, à El-Ghrifet, à 4 Km du Fahs. Trois éléments takfiristes sont passés aux aveux en relatant les détails de l'opération d'assassinat de la victime qu'ils avaient repérée après avoir longtemps attendu, à l'affût en vue de l'égorger. Ils s'étaient d'ailleurs munis d'un grand couteau pour accomplir leur vile besogne. Voici leurs aveux qui ont été enregistrés sur vidéo sur le site du Ministère de l'Intérieur : Houssem Ben Rchid Ben zid, né le 19 .03.1994 «Depuis quelque temps on projetait de tuer un agent de l'ordre. Le jour des faits nous nous sommes dirigés, moi, Mohamed Amine et Mohamed Ben Khlifa , après la prière du Îcha' au centre ville du Fahs, avec l'intention de tuer un policier. Nous nous sommes arrêtés au rond point de la ville durant un bon bout de temps mais comme nous n'avions rien vu venir, nous avions décidé de rentrer. C'est alors que nous avons rencontré en chemin le policier Mohamed Ali Charaâbi , que nous connaissions déjà. Il rentrait chez lui à bicyclette. Nous l'avons attaqué tous les trois et l'un d'entre nous lui avait porté un coup de couteau. Il se cacha le visage avec les mains, mais il eut les, doigts coupés. Il tomba à terre et je n'ai pas pu distinguer d'autre détails car il faisait nuit. Mohamed Ben Khlifa Ben Zid, né le 15- 05-1990 « Cela faisait plusieurs mois qu'on projetait de tuer des agents de l'ordre. Le soir des faits, alors que nous étions sur le chemin du retour après avoir été en ville, nous avions aperçu l'agent de l'ordre Mohamed Ali Charaâbi à Bicyclette et nous sommes allés à sa poursuite. Il a eu peur et il est tombé. Nous nous sommes rués sur lui en lui assénant des coups « C'est Houssem qui l'a égorgé avec le couteau qu'il avait, a-t-il précisé aux enquêteurs » Mohamed Amine Ben Zid, né le 4-9-1990 « Le soir des faits j'étais avec Houssem et Mohamed ; je vous confirme que depuis quelque temps on voulait tuer un policier ; n'importe lequel , au hasard, qu'il soit parmi les agents de l'ordre ou les agents de la garde nationale. Le soir des faits, nous avons décidé après la prière du Îcha' d'aller vers le rond point du Fahs. Nous nous sommes munis de couteaux. Mais ne voyant aucun agent de l'ordre, nous avons décidé de rentrer après une longue attente. Ce fut sur notre chemin de retour que nous avons rencontré l'agent de l'ordre Mohamed Ali Charaâbi que nous avons attaqué avec les couteaux qui étaient en notre possession. C'est Houssem qui l'a égorgé, avant de jeter le couteau dans la rivière. Moi, le couteau en ma possession ne coupe pas (il exhiba un grand couteau). C'est le lendemain que nous avions été tous arrêtés. D'autre part, Soufiane Selliti, porte-parole du procureur de la République près le tribunal de première instance de Tunis , a déclaré à Assabah News que le procureur de la République de Zaghouan a transmis le dossier relatif au meurtre de l'agent de l'ordre Mohamed Ali Charaâbi, au parquet de Tunis, l'affaire étant à caractère terroriste. Il a ajouté que la brigade d'investigation et de recherches à Zaghouan a ouvert l'enquête dans cette affaire, sur ordre du procureur de la République de la région, lequel s'est déplacé sur les lieux pour procéder aux constats nécessaires et délivrer le permis d'inhumer concernant la victime. Par ailleurs Soufiane Selliti a précisé que le procureur de la République a décidé de garder en détention 13 personnes, et a transmis avec les prévenus , le dossier ainsi que les pièces saisies, à l'Unité nationale de lutte contre le terrorisme à l'Aouina, ajoutant qu'il est probable que tous les détenus dans cette affaire soient déférés devant le tribunal de première instance de Tunis le vendredi prochain.