« L'effet sera plus ressenti sur les finances publiques. Les économies budgétaires qui résultent de la chute du prix de pétrole représentent une opportunité pour la Tunisie pour opérer à l'indexation des prix internationaux avec les prix à la pompe », Moez Lâabidi, Expert en Economie Le législatif et l'exécutif s'accordent pour dire que la Tunisie devra préparer une loi de finances complémentaires. A l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), la Commission spéciale des finances donne le veut vert à une loi des finances complémentaire qui devra être prête d'ici fin mars de l'année en cours. Une chose est sûre, les services du ministère de l'économie et des finances devraient s'employer à fond pour établir ce projet loi des finances complémentaire. Un projet qui doit comprendre des changements de prévisions ainsi que les hypothèses sur lesquelles l'équipe de Hakim Ben Hammouda s'est basée pour établir la loi des finances 2015. Il s'agit principalement du prix du baril du pétrole ainsi que le taux de change du dinar par rapport à l'euro et au dollar. La loi de finances 2015 s'est basé sur deux principale hypothèses : 95 dollars pour le prix de baril du pétrole et un taux de change de 1,8 du dollar par rapport au dollar, alors que la donne a changé actuellement avec un prix de baril au dessous de 50 dollars et un taux de change qui devrait atteindre 2 dinars pour un simple dollar au cours de l'année en cours. Quel sera l'effet direct sur les prévisions de l'Etat ? Les analyses ne manquent pas à ce propos. Nombre d'économistes évoquent que l'effet prix de pétrole est compensé par l'effet taux de change. Façon de dire que la chute du prix de pétrole a été compensée par une dépréciation du dinar par rapport au dollar. D'où, l'effet que cette donne n'aura pas de conséquences sur la balance commerciale ainsi que le déficit courant du pays. Du coup, le projet loi des finances complémentaires ne produira pas de changements profonds que ce soit en matière de croissance économique aussi bien qu'en matière de déficit budgétaire. Moez Lâabidi, en qualité d'enseignant universitaire et Expert en économie, voit la situation autrement. Pour lui, l'impact de la chute des prix internationaux du pétrole est plus remarquable que celui de la dépréciation du dinar par rapport au dollar. D'ailleurs, il estime à chaque fois que le prix de pétrole connait une chute, le dollar américain doit connaitre une forte appréciation par rapport à d'autres devises, l'euro et le Yen en l'occurrence. Moez Lâabidi, explique encore que l'effet de la chute des prix du pétrole se répercutera sur la balance commerciale en engendrant un allègement de la facture énergétique et des économies budgétaires par la suite. La dépréciation du dinar par rapport au dollar américain, va répercuter une augmentation du service de la dette. D'autant plus que les pressions déflationnistes en Europe auront un impact indirect sur les exportations tunisiennes vers ce continent, les entrées touristiques et même la balance courante du pays. Grosso modo, Moez Lâabidi, estime que le projet de loi des finances complémentaires, pourrait prévoir des changements en matière de dépenses de subventions et le service de la dette. « L'effet sera plus ressenti sur les finances publiques. Les économies budgétaires qui résultent de la chute du prix de pétrole représentent une opportunité pour la Tunisie pour opérer à l'indexation des prix internationaux avec les prix à la pompe » explique-t-il. L'objectif vise à stimuler la demande locale pour dynamiser l'économie nationale par la consommation. Serait-ce le cas ?