Aïssa Hayatou doit sûrement se mordre les doigts pour avoir cherché à sauver sa « CAN 2015 » en recourant à la Guinée Equatoriale. Passée la mascarade du célébrissime arbitre mauricien Sheesheurn au cours d'un certain Tunisie – Guinée Equatoriale, nous revoilà replongés dans ce qui a failli constituer une tragédie qui a été, heureusement, évitée de justesse. Une piètre image du football en Afrique Pourtant rien ne prédestinait la demi-finale de jeudi à une telle issue. L'équipe nationale ghanéenne menait méritoirement au score (3 à 0), moment choisi par une grande partie des supporters équato-guinéens pour s'en prendre inexplicablement à leurs homologues ghanéens parmi lesquels on comptera plus tard plusieurs blessés. L'arrêt du match, sa reprise après 35 minutes d'interruption, les débordements enregistrés sur les gradins, les jets de divers projectiles sur la pelouse, l'hélicoptère survolant le stade ont donné une piètre image du sport africain, de l'Afrique après soixante ans d'indépendance. Rien n'expliquait un comportement aussi surréaliste venant de supporters qui n'ont fait que porter tort à leur pays en premier lieu et à tout un continent en second lieu par le biais d'images retransmises partout dans le monde. C'est pour quand le changement ? Reste à savoir quelle sera la réaction des pontifes de la Confédération Africaine de Football après ces incidents ? Les sanctions, s'il y aura sanctions, seront-elles à la mesure de la gravité des débordements enregistrés en cette nuit du jeudi à Bata ? A l'heure où nous écrivons ces lignes, aucune information n'est venue éclairer notre lanterne. Pourtant les sanctions prises contre la fédération tunisienne accompagnées de la menace de ne pas disputer la CAN 2017 ont été prises le soir même du déroulement du match Tunisie – Guinée Equatoriale. Attendons-voir venir les choses. Il reste à souhaiter que nous assisterons demain à une belle finale entre les équipes nationales du Ghana et de la Côte d'Ivoire, deux formations qui n'ont fait que monter en puissance au fil des matches. Que Ghanéens et Ivoiriens viennent nous réconcilier avec le football, le vrai ; nous réconcilier avec nous-mêmes Africains. Et que la CAF et Aïssa Hayatou y mettent du leur pour contribuer à cette réconciliation en attendant le prochain congrès de l'instance africaine et un changement souhaité par toutes les parties impliqués dans le football africain.