Le ministre de l'Education, Néji Jalloul, a affiché, hier, une position plus souple quant au boycott des examens de fin du deuxième trimestre par les enseignants du secondaire qui réclament non seulement des augmentations salariales mais aussi une réforme globale du système éducatif. Néji Jalloul a notamment fait machine arrière concernant le prélèvement sur les salaires des enseignants observant la grève administrative qui consiste à ne pas effectuer certaines tâches administratives comprises dans les obligations de leurs fonction telles que le boycott total des examens, la rétention des notes ou la non participation aux conseils de classe. «Les salaires des professeurs de collèges et de lycées ne seront pas amputés étant donné que ces enseignants n'ont pas interrompu leur travail mais ont tout simplement refusé de faire passer les examens aux élèves, tout en continuant à donner des cours», a-t-il dit. Le ministre a également précisé à l'issue d'une rencontre avec le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, que les examens du second trimestre n'auront pas lieu, jusqu'à ce qu'un accord soit trouvée avec le syndicat, suite à quoi un nouveau calendrier des examens du second trimestre sera élaboré. Néji Jalloul a, d'autre part, indiqué qu'il est prêt à entamer des négociations avec le syndicat général de l'enseignement secondaire sur la revalorisation des montants des primes spécifiques des enseignants, en plus des majorations des salaires qui seront discutées dans le cadre des négociations sociales, qualifiant les revendications syndicales de «légitimes». Les membres du bureau exécutif du syndicat rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) ont, quant à eux, exposé au cours d'une réunion tenue hier au siège de l'ARP avec les membres de la commission de l'éducation, de la culture et des jeunes les revendications des enseignants, tout en assurant que le boycott des examens se poursuivra jusqu'à ce qu'un accord entre les deux parties concernées advienne. Les enseignants du secondaire réclament notamment des augmentations salariales de nature à compenser la détérioration remarquable de leur pouvoir d'achat, une révision à la hausse des montants des indemnités qu'ils perçoivent et la possibilité du départ volontaire à la retraite à l'âge de 55 ans au regard du caractère pénible de la profession. Ils réclament aussi le lancement de négociations sur la réforme du système éducatif et la promulgation d'une loi qui incrimine les violences physiques et verbales à l'encontre des enseignants et de l'ensemble du personnel exerçant dans les établissements éducatifs. D'après le ministère de l'Education, le coût financier des revendications d'ordre matérielles des enseignants s'élève à environ 205 millions de dinars.