Le syndicat général de l'enseignement secondaire continue à hausser le ton. Après avoir décidé de maintenir la grève de deux jours prévue les 26 et 27 novembre pour tenter de pousser le ministère de l'Education à répondre positivement à ses revendications, ce syndicat relevant de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a annoncé hier qu'il pourrait recourir à une grève administrative où cas le ministère de tutelle continue de faire la sourde oreille face à ses revendications. La grève administrative qui consiste à ne pas effectuer certaines tâches administratives comprises dans les obligations de sa fonction alors (boycott des examens, non remise des notes, non participation à des jurys...) fait resurgir le spectre de l'année scolaire blanche qui avait déjà longuement plané sur nos établissements éducatifs durant l'année scolaire écoulée. Le secrétaire général du syndicat, Lassaâd Yaâkoubi, a précisé que de nouvelles activités revendicatives seront annoncées officiellement juste après la grève prévue les 26 et 27 novembre. «Les gouvernements, actuel et prochain, doivent se préparer à toutes les éventualités. Des débrayages, un boycott des examens et des grèves administratives sont envisageables. Nous ne tolérerons plus des manouvres dilatoires et mènerons les actions qu'il faudra pour que nos revendications soient enfin satisfaites », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «nous donnons au gouvernement un ultimatum qui expirera en février 2015. A l'expiration de cet ultimatum, on pourrait aller jusqu'à l'année blanche, mais si, entre temps, les autorités daignent nous recevoir pour discuter sérieusement des nos revendications, dont la plupart datent de l'année scolaire écoulée mais qui sont restées sans réponses, nous pourrions annuler toutes les grèves et les actions de protestations prévues ». Départ volontaire à la retraite à 55 ans Les professeurs de l'enseignement secondaire réclament notamment des augmentations salariales de nature à compenser la détérioration remarquable de leur pouvoir d'achat, une révision à la hausse des montants des indemnités qu'ils perçoivent et la possibilité du départ volontaire à la retraite à l'âge de 55 ans au regard du caractère pénible de la profession. Ils revendiquent, par ailleurs, l'annulation du prélèvement de jours de travail sur les salaires à titre de contribution au budget de l'Etat décidé par le gouvernement de Mehdi Jomâa, l'ouverture de négociations sur la réforme du système éducatif et la promulgation d'une loi qui incrimine les violences physiques et verbales à l'encontre des enseignants et de l'ensemble du personnel exerçant dans les établissements éducatifs. En réponse aux sérieuses menaces brandies par le syndicat général de l'enseignement secondaire, Zouhair Idoudi, chargé de mission auprès du ministère de l'Education, a précisé que le retard pris dans l'application des accords conclus avec le syndicat s'explique par la situation générale du pays dans un contexte de transition politique. «e ministère compte d'ailleurs contacter le syndicat pour discuter des raisons de la grève de deux jours à laquelle il a appelé. Nous restons toujours ouverts au dialogue», a affirmé M. Idoudi.