Le bras de fer s'intensifie entre les syndicats des enseignants et le ministère de l'Education. Alors que le syndicat général de l'enseignement secondaire vient d'annoncer la poursuite du mouvement de boycott des examens du deuxième trimestre jusqu'à ce qu'un accord soit conclu avec le ministère et la possibilité du recours à une grève ouverte, le syndicat général de l'enseignement de base a lancé, dimanche, un mot d'ordre de grève pour le 15 avril prochain. Cette décision a été prise par le syndicat des instituteurs à l'issue d'une réunion de sa commission administrative consacrée à l'évaluation du processus de négociations avec le ministère de tutelle. «La commission administrative a lancé un mot d'ordre de grève pour le le 15 avril prochain dans le cadre d'une série de protestations qui pourraient aller jusqu'à la grève administrative (boycott des examens, NDLR) pour exprimer son mécontentement face au refus du ministère de satisfaire les revendications des instituteurs», souligne le secrétaire général-adjoint du syndicat rattachée à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Mastouri Gammoudi. «Lors des deux séances de dialogue tenues avec les représentants du syndicat en février, le ministère s'est contenté de faire des promesses et de réaffirmer sa prédisposition au dialogue, sans avancer des propositions concrètes», a-t-il ajouté. Le syndicat général de l'enseignement de base réclame l'abaissement de l'âge du départ volontaire à la retraite à 55 ans pour les enseignants ayant achevé 35 ans de service, l'octroi d'une promotion exceptionnelle aux instituteurs trois ans avant leur départ à la retraite, l'homologation des diplômes délivrés par les instituts supérieurs de formation des instituteurs avec la diplôme de fin d'études du premier cycle de l'enseignement supérieur, en l'occurrence la licence. Réforme du système éducatif Les instituteurs demandent aussi la création d'une indemnité de travail administratif et d'une indemnité de fin de service, conformément au statut des instituteurs déjà paru dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT) ainsi que la régularisation de la situation professionnelle des instituteurs suppléants. Le syndicat général de l'enseignement de base revendique, d'autre part, le doublement des montants de la prime d'affectation et de l'indemnité de la rentrée scolaire ainsi que la révision à la hausse du nombre des bourses universitaires accordées aux descendants des enseignants. Le syndicat souhaite, par ailleurs, l'ouverture d'un «dialogue national responsable et sérieux» sur la réforme du système éducatif afin d'améliorer le niveau des élèves et la crédibilité des diplômes nationaux. Selon le dernier classement réalisé par le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), les élèves tunisiens figurent parmi les plus cancres à l'échelle mondiale. La Tunisie est classée 61ème sur 65 dans le domaine de la performance des élèves en sciences, 56ème /65 en ce qui concerne la performance des élèves en compréhension de l'écrit, et 59ème /65 pour ce qui est de la performance en mathématiques. A noter dans ce cadre que les décisions prises par l'ancien ministre de l'Education et relatives au retour du concours obligatoire de la 6ème année et à l'enseignement des langues étrangères dès les premières années de l'enseignement de base (le français à partir de la 2ème année et l'anglais à compter de la 3ème année) ont été déjà annulées.