L'annonce de perspectives d'amélioration prochaine de la situation matérielle et professionnelle des ingénieurs tunisiens a constitué, hier, un des moments forts de la séance d'ouverture du colloque sur « l'introduction de l'accréditation dans la formation d'ingénieur et l'unification des normes arabes dans ce domaine », organisée, à Tunis, par l'Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT). Justement, l'événement revêt cette année une signification particulière, car il coïncide avec le 25ème anniversaire de la création de l'OIT qui a, donc, tenu à le fêter avec tout l'éclat qu'il mérite, en présence de la famille élargie des ingénieurs tunisiens de toutes les générations, et de nombreux hôtes de marque tunisiens et arabes dont le professeur Lazhar Bou Ouny, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, Kamel Ayadi, président de l'Union internationale des ingénieurs et Adel Hadithi, secrétaire général de l'Union des ingénieurs arabes.
Les réformes et après En effet, au delà du thème du colloque et de son importance majeure à l'heure actuelle, comme l'ont affirmé tous les orateurs ayant pris la parole à la séance d'ouverture, la question de l'amélioration de la situation matérielle et professionnelle des ingénieurs tunisiens représente, actuellement, la plus grande préoccupation de ce corps, à en juger par les principaux articles du numéro spécial de la Revue trimestrielle « l'ingénieur tunisien », organe de l'OIT, publié à cette occasion, et qui évoquent, à ce propos, une véritable démobilisation des ingénieurs et leur propension à chercher ailleurs à l'étranger de meilleurs horizons d'emplois et de rémunérations. Aussi, les participants ont été attentifs à la partie de l'allocution du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie où il affirmait le souci du gouvernement d'œuvrer à l'amélioration des conditions matérielles et professionnelles des ingénieurs, parallèlement à la réforme des études d'ingénieur en fonction des exigences des nouveaux contextes national et international, mais ils ont rempli la salle de leurs applaudissements nourris lorsque le président du Conseil de l'Ordre des ingénieurs tunisiens, M.Ghoulem Debbèche leur a fait état de pourparlers officiels dans ce sens avec la conviction dans leur heureux aboutissement. A vrai dire, ces préoccupations ne sont pas propres aux ingénieurs tunisiens et ne datent pas d'aujourd'hui puisque le secrétaire général de l'Union des ingénieurs arabes a signalé des recommandations émanant de cette Organisation arabe , à chacune de ses assises, depuis 1947 et 1950, en vue d'accorder à l'ingénieur arabe la place et le rôle qui lui échoit de droit et de faire bénéficier l'expertise arabe où qu'elle soit, de la priorité par rapport à l'expertise étrangère, mais qui sont restées sans suite, a-t-il dit. La situation s'est compliquée avec le sous-emploi qui frappe les jeunes ingénieurs, en Tunisie, et dont le nombre s'accroît continuellement , chaque année, à la faveur de la sortie des nouvelles promotions. En 2007, il y a eu plus de 3000 nouveaux ingénieurs venus grossir cette masse et aux 12 écoles d'ingénieurs qui existent aujourd'hui en Tunisie, deux nouvelles institutions similaires sont programmées dans le cadre du 11ème plan de développement (2007 // 2011 ). D'ailleurs, outre le colloque scientifique, la célébration de la journée de l'ingénieur tunisien comporte une manifestation destinée à rendre hommage aux anciens ingénieurs et une autre manifestation d'information et de contact au profit des jeunes ingénieurs. Dans quelle mesure ces nouvelles réformes et restructurations des études d'ingénieur vont-elles pouvoir résoudre tous ces problèmes ? C'est la principale question que tout le monde se pose quel que soit le contenu à donner à ces nouvelles réformes.