Un sommet européen extraordinaire sur le drame des migrants en Méditerranée aura lieu jeudi à Bruxelles, après les dernières tragédies au large des côtes libyennes, a annoncé hier le président du Conseil européen, Donald Tusk, tout en prévenant qu'il n'y avait «pas de solutions rapides». «J'ai décidé de convoquer un sommet européen extraordinaire ce jeudi au sujet de la situation en Méditerranée», a annoncé M. Tusk sur son compte Twitter, après les derniers naufrages qui ont fait des centaines de morts. Une telle réunion avait été demandée dimanche par le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, et soutenue par plusieurs de ses homologues, dont le Britannique David Cameron et l'Espagnol Mariano Rajoy. «Nous ne pouvons pas continuer comme cela, nous ne pouvons accepter que des centaines de personnes meurent en essayant de traverser la mer pour venir en Europe», a souligné M. Tusk dans un message vidéo. Il a listé «certains des sujets à aborder en urgence: comment arrêter les trafiquants d'êtres humains, comment augmenter nos efforts communs pour sauver les gens dans le besoin, comment mieux aider les Etats membres les plus touchés, et comment accroître notre coopération avec les pays d'origine et de transit». La situation en Méditerranée «nous concerne tous, c'est pourquoi nous devons agir et agir ensemble maintenant», a-t-il ajouté. Mais M. Tusk a prévenu «ne pas attendre de solutions rapides aux causes profondes des migrations, parce qu'il n'y en a pas». «S'il y en avait, nous les aurions mises en œuvre depuis longtemps», a-t-il insisté. Par ailleurs, la justice italienne a annoncé, hier, avoir arrêté 24 membres d'un réseau de passeurs qui faisaient transiter des migrants d'Afrique jusqu'en Europe du Nord. Ces trafiquants avaient organisé au moins 15 voyages depuis mai 2014 et réclamaient entre 1 500 et 2 000 dollars aux personnes souhaitant quitter l'Afrique, a précisé le parquet de Palerme. Matteo Renzi, le président du conseil italien, a confirmé hier lors d'une conférence de presse que les trafiquants ont été arrêtés le matin même, portant le nombre total des passeurs arrêtés par l'Italie à 1 002. Les migrants, venus principalement d'Erythrée, du Soudan et de Somalie, embarquaient près de Zouara, en Libye, à destination de la Sicile, a précisé le parquet devant la presse. Les migrants étaient cantonnés dans des hangars près du littoral avant leur départ. Selon un volumineux rapport d'enquête du parquet de Palerme, cité par les médias italiens, des centaines de migrants étaient embarqués sur des bateaux en mauvais état, les passeurs les abandonnant en pleine mer après avoir lancé des appels au secours, comptant cyniquement sur les secours italiens pour recueillir les naufragés.