Depuis son déploiement en Méditerranée, l'opération Sophia a réussi à secourir plus de 36.000 migrants (un chiffre qui ne représente cependant que 11% du total des migrants). Selon les chiffres donnés par le porte-parole de l'opération, le capitaine Antonello De Renzis Sonnino, 432 embarcations clandestines ont été neutralisées, tandis que 109 trafiquants ont été arrêtés Aujourd'hui, les officiers de la marine tunisienne et des officiels seront sur le bâtiment militaire, ils discuteront avec le commandement de l'opération sur les moyens de renforcer la coopération en Méditerranée. Il sera notamment question du système d'information «Seahorse» qui sera étendu progressivement à la Tunisie, l'Algérie et l'Egypte Le 24 août 2015, à 4h15 exactement, une réfugiée somalienne secourue en Méditerranée avec 453 autres migrants accouche d'une petite fille à bord du Schleswig-Holstein, une frégate allemande qui croisait alors en Méditerranée dans le cadre de la mission de l'Eunavformed. La petite fille reçoit pour nom Sophia (surnom donné à la frégate allemande). Un mois après, toute l'opération a été rebaptisée Sophia «pour honorer la vie de personnes que nous voulons protéger, et faire passer un message au monde entier: la lutte contre les trafiquants et les réseaux criminels est un moyen de protéger la vie humaine », avait déclaré à l'époque Federica Mogherini, haute représentante pour la politique étrangère et la défense de l'Union. En fait, c'est le 22 juin 2015 que l'opération Sophia a été officiellement lancée en soutien à l'opération italienne «Mare Sicuro», dans le but d'endiguer le phénomène de trafic d'êtres humains ou plus simplement pour lutter contre l'immigration clandestine. Vingt-cinq Etats membres de l'UE qui font tourner la machine Sophia ont mis à sa disposition des moyens colossaux dont cinq navires, quatre hélicoptères et d'autres moyens aériens. Contrairement à d'autres pays européens qui se contentent de contribuer financièrement à l'opération Sophia, les Italiens, les Britanniques, les Allemands, les Espagnoles, les Français et les Luxembourgeois y participent activement dans les opérations. Hier, le navire italien ITS SanGiusto, l'un des navires de l'opération Sophia, a accosté à La Goulette et a ouvert ses portes, pour quelques minutes, à une délégation de journalistes. Une opération séduction pour un bateau qui accoste pour la première fois dans un port se trouvant en dehors de l'Union européenne. Depuis son déploiement en Méditerranée, l'opération Sophia a réussi à secourir plus de 36.000 migrants (un chiffre qui ne représente cependant que 11% du total des migrants). Selon les chiffres donnés par le porte-parole de l'opération, le capitaine Antonello De Renzis Sonnino, 432 embarcations clandestines ont été neutralisées, tandis que 109 trafiquants ont été arrêtés. Malgré ces efforts, le rapport de 2016 autour de l'opération admet que l'opération n'a réussi que partiellement (30%) à «dégrader les capacités maritimes des trafiquants». Cependant, le commandant des opérations, le vice-amiral Enrico Crendendino, rappelle que Sophia fait partie d'un grand dispositif européen pour lutter contre la traite des êtres humains. «Conformément à notre mandat, nous n'opérons que dans les eaux internationales, ce qui limite notre champ d'intervention, précise le vice-amiral. Il revient aux Libyens, s'ils le souhaitent de formuler une demande qui nous permet d'agir dans ses eaux territoriales, et ce, en plus d'un mandat clair du Conseil de sécurité des Nations unies». La situation en Libye est toutefois telle qu'il n'y a pas que les migrants qui transitent, mais également la production nationale de pétrole dont une grande partie est détournée par les trafiquants. «Encore une fois, répond le commandant des opérations, notre mandat concerne uniquement les migrants clandestins et nous ne traquons pas les bateaux transportant le pétrole de contrebande». C'est d'ailleurs pour cette raison qu'en plus des opérations en mer, Sophia forme également des officiers de la marine libyenne, pour qu'elle puisse faire face, dans ses eaux territoriales, aux différents trafics qui pullulent. Depuis septembre 2016 et dans le but de contribuer à l'apaisement de la situation en Libye, l'opération Sophia a pour mission de surveiller l'embargo sur les armes décidé par le Conseil de sécurité des Nations unies. Aujourd'hui, les officiers de la marine tunisienne et des officiels seront sur le bâtiment militaire, ils discuteront avec le commandement de l'opération sur les moyens de renforcer la coopération en Méditerranée. Il sera notamment question du système d'information «Seahorse» qui sera étendu progressivement à la Tunisie, l'Algérie et l'Egypte.