Immigration illégale, clandestine ou encore irrégulière. Les attributs diffèrent mais le constat semble unique, enfin presque : trouver la mort en traversant la Méditerranée ou croupir dans les centres de détentions pour obtenir un laisser passer. La première alternative est de plus en plus réaliste, entre autres de plus en plus observée ces dernières semaines. Surtout avec le naufrage d'un bateau causant la mort d'au moins 800 migrants en Méditerranée. D'autant plus que la réponse des dirigeants européens à ce drame était plus dramatique. Puisqu'ils se sont permis de prévoir des actions militaires à l'en contre des trafiquants. Une première dans l'histoire de la lutte contre le phénomène de l'immigration clandestine. En tout cas, les chefs d'Etat européens adoptent un plan de dix actions pour contourner ce phénomène. Un plan qui prévoit le démantèlement des réseaux des trafiquants, les traduire en justice. Dans le cadre de ce plan, l'agence chargée de la surveillance des frontières, connue souvent sous le nom de Frontex aura un budget annuel de d 72 millions d'euros (6 millions d'euros par mois) pour renforcer les missions maritimes en trois principaux pays hôtes des immigrés clandestins (l'Italie et la Grèce). Plus encore, le plan tel qu'il est adopté, propose aux pays européens d'accueillir 5 000 réfugiés pour finalement améliorer leurs accueils, soit 25% des personnes embarquées sur les côtes italiennes. Un pourcentage assez faible surtout si l'en prend en considération que d'après le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés, au moins 50% des réfugiés obligés à traverser la Méditerranée clandestinement, peuvent bénéficier du statut du réfugiés d'autant plus que leurs situations dans leurs pays d'origine leurs autorisent. C'est ainsi que les responsables européens proposent la création des centres d'asile dans nombre de pays arabes et ceux de l'Afrique subsahariennes pour l'examen des demandes relatives à l'obtention du statut de réfugiés tout en préservant l'option d'une opération militaire contre les trafiquants au large des côtes libyennes. Une stratégie minimaliste Une option vivement contestée par les Nations unies et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui dénoncent le recours à la force dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine. Dans une déclaration commune, les Nations Unies et l'OIM précisent que « la réponse de l'Union européenne doit aller au-delà de l'approche minimaliste actuelle du Plan en 10 points sur la migration ». Une réponse qui se limite principalement sur le contrôle des arrivées de migrants et de réfugiés sur ses côtes. « La répression seule ne résoudra pas la question de la migration irrégulière, mais pourrait bien accroître les risques et les mauvais traitements auxquels sont confrontés les migrants et les réfugiés » indique-t-on dans ladite déclaration. Pour résumer, l'Europe doit faire preuve d'humanisme face à ce phénomène. Les recommandations de l'ONU et l'OIM Dans une déclaration commune, Peter Sutherland, Représentant spécial du Secrétariat général des Nations Unies pour la migration internationale et le développement ; William Lacy Swing, Directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations ; António Guterres, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés ; Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, recommandent : La mise en place, sans délai, d'une opération de recherche et de secours dirigée par l'Etat, proactive et dotée d'importantes ressources, d'une capacité similaire à Mare Nostrum, avec la mission claire de sauver des vies. La création de suffisamment de voies de migration sûre et légale, y compris pour les travailleurs migrants peu qualifiés et les personnes ayant besoin d'une réunification familiale et d'un accès à la protection si besoin, en tant qu'alternatives au recours aux passeurs L'engagement ferme d'accueillir un nombre bien plus élevé de réfugiés par le biais d'une vaste réinstallation dans l'UE, en plus des quotas actuels, qui ait un réel impact, et l'adoption d'autres moyens juridiques pour que les réfugiés puissent accéder à la sécurité. Le renforcement des dispositifs visant à soutenir ces pays qui reçoivent le plus d'arrivants (l'Italie, Malte et la Grèce) et la répartition plus équitable des responsabilités à travers l'Union européenne pour sauver des vies et protéger ceux qui en ont besoin. La lutte contre la rhétorique raciste et xénophobe calomniant les migrants et les réfugiés. En chiffres Depuis le début de l'année, plus de 1 750 migrants ont péri en Méditerranée depuis le début de l'année 2015 1 300 décès au cours du mois d'avril 3 279 décès de migrants ont été recensés par l'OIM en 2014