A l'issue d'une réunion tenue la semaine dernière, le bureau politique de Nidaa Tounes a décidé le non-cumul entre les fonctions exécutives étatiques et les fonctions partisanes. Le directeur exécutif du mouvement, Boujemaâ Rmili, a expliqué que cette décision vient servir l'intérêt du mouvement dont les dirigeants se trouvant chargés à des postes gouvernementaux ne sont plus très disponibles pour les tâches partisanes. Au début de cette semaine, et à l'issue d'une autre réunion du bureau politique du Nidaa il a été décidé de mettre en place les postes de deux vice-présidents et deux secrétaires-généraux adjoints chargés de l'organisation du travail partisan intérieur jusqu'à la tenue du congrès national du mouvement. Taïeb Baccouche, actuel secrétaire-général du parti Nidaa et ministre des Affaires étrangères, n'a pas assisté à ladite réunion mais selon les déclarations de Boujemaâ Rmili, le ministre a été contacté par téléphone et il aurait donné son accord à la décision du bureau politique. Quelques heures plus tard, une information a circulé selon laquelle Baccouche s'est dit prêt à quitter ses fonctions en tant que ministre pour continuer à chapeauter le Secrétariat général de Nidaa Tounes. Baccouche aurait en effet insisté sur sa volonté de continuer à diriger le mouvement, avec la contribution de son président en intérim Mohamed Ennaceur, jusqu'à la date du congrès national du mouvement. Même si la décision tend à maintenir Taïeb Baccouche à son poste de secrétaire-général du mouvement, d'autres noms ont commencé à circuler en tant que candidats à ce même poste. Mohsen Marzouk, actuel conseillé politique auprès du président de la République, aurait lui aussi l'intention de présenter sa candidature pour le secrétariat général. En effet, plusieurs membres du Nidaa estiment que Mohsen Marzouk dispose du profil adéquat ce qui lui permettrait de tenir le mouvement et le diriger, en esquivant les divergences que ce dernier traverse en ce moment, jusqu'à la date de son congrès. Selon une source bien informée, qui a préféré garder l'anonymat, Marzouk disposerait d'un grand soutien parmi les différents dirigeants du mouvement pour devenir le successeur de Taïeb Baccouche. Marzouk s'est entretenu, à la fin de la semaine dernière, avec Hafedh Caïd Essesbi, le dirigeant controversé du mouvement, et on apprend que d'autres réunions du genre sont prévues au cours de cette semaine. Mohsen Marzouk devra chercher le soutien des différentes composantes du mouvement afin de réunir toutes les conditions favorables à son ascension au secrétariat général. Si Taïeb Baccouche se renforce dans sa volonté de rester à la tête de Nidaa Tounes et que Mohsen Marzouk se fixe pour objectif de devenir son successeur, le risque de voir ressurgir les batailles au sein du mouvement devient évident. Marzouk dispose du soutien de ceux qui l'estiment comme héritier naturel de Béji Caïd Essesbi en raison de la ressemblance de leurs profils. De son côté, Baccouche est soutenu par le clan dit syndicaliste et défenseur des droits de l'Homme, un clan qui s'est nettement renforcé après l'élection du bureau politique. Les coulisses du mouvement connaissent actuellement des rebondissements qui nous renvoient à ceux qui se sont produits à la veille de l'explosion de la guerre entre le clan ‘réformiste' mené par Hafedh Caïd Essesbi et le clan ‘conservateur' dirigé par le comité constitutif du mouvement. Entre temps, le débat continue sur la nécessité de la tenue du congrès national du Nidaa entre ceux qui estiment qu'il faut qu'il soit constitutif et ceux qui défendent la légitimité déjà instaurée du comité actuel.