Lors d'une conférence de presse tenue , hier , au siège de l'Union générale tunisienne du travail, la commission tripartite de pilotage du dialogue national sur la réforme du système éducatif a mis l'accent sur son attachement total à l'approche participative convenue pour l'organisation de ce dialogue et son souci de faire en sorte que les réformes décidées émanent du dialogue et soient l'objet d'un consensus général. Cette commission tripartite est composée de l'Union générale tunisienne du travail, du ministère de l'Education et de l'Institut arabe des droits de l'homme. L'avancement du dialogue national sur la réforme éducative a été au centre de ce point de presse. Ce dialogue a démarré le 15 mai par une vaste consultation des élèves des écoles primaires, des écoles préparatoires et des établissements secondaires, suivie, le 16 mai, par une vaste consultation des instituteurs et des professeurs. Suite aux questions soulevées par les journalistes, la commission tripartite a été amenée à commenter les déclarations faites dernièrement par le ministre de l'éducation, Naji Jelloul, sur certaines réformes que le ministère compte introduire concernant le temps scolaire, le régime d'évaluation des élèves et autres aspects en rapport étroit avec la réforme du système éducatif et qui ont été l'objet de critique et de contestation de la part de certains milieux concernés, notamment les syndicats comme le syndicat de l'enseignement secondaire. Le président de l'Institut arabe des droits de l'homme, Abdelabasset Ben Hassen, a souligné, à cet égard, que le dialogue national est le seul qui soit habilité à préconiser des réformes et à adopter des recommandations dans ce sens, notant que toutes les propositions peuvent être présentées et discutées. De son côté, le représentant de l'UGTT, Hfaiedh Hfaidh, a insisté sur l'attachement de la Centrale syndicale à l'approche participative convenue ajoutant que sur cette base, nous refusons tout ce qui peut être dicté et décidé d'en haut. Il a mentionnéla déclaration publiée par le syndicat de l'enseignement secondaire à ce sujet et dans laquelle le syndicat exprime son rejet des déclarations du ministre, compte tenu de l'accord des différentes parties concernées en date du 6 avril 2015 , à travers lequel il est affirmé que toutes les mesures et dispositions relatives à la réforme du système éducatif doivent émaner du dialogue national. Le représentant du ministère de l'Education, Adel Haddad, a insisté, aussi, sur le souci de n'imposer aucune orientation venant d'en haut au peuple et de faire en sorte que les orientations soient l'expression du dialogue national sur la base de l'approche participative convenue. Il a néanmoins fait remarquer que les déclarations du ministre mentionnaient certains aspects qui sont en rapport avec la gestion quotidienne des affaires du ministère et qui relèvent de ses compétences, comme la lutte contre l'absentéisme, la rationalisation de la gestion des ressources humaines, ou la transparence dans le mouvement des mutations. Début encourageant Les membres de la commission tripartite de pilotage du dialogue national sur la réforme du système éducatif ont mis l'accent sur le début encourageant et le démarrage réussi de ce dialogue, illustrés par la participation massive des élèves et des enseignants aux consultations organisées à leur intention. Le représentant du ministère de l'Education a indiqué que les statistiques disponibles ont montré que le taux de participation des élèves a atteint 100%, disant que la consultation des élèves a vu la participation de toutes les écoles primaires, au nombre de 5967, à l'exception de 40 écoles. Il en va de même pour les élèves des écoles préparatoires et des établissements secondaires dont la participation a atteint aussi 100%, illustrée par la participation des élèves de toutes les écoles préparatoires et de tous les établissements secondaires, au nombre de 5383, à l'exception de 84 établissements. La participation des enseignants a varié entre 80 et 90%. Les consultations programmées dans le cadre du dialogue national sur la réforme du système éducatif vont s'étendre à d'autres parties et milieux concernés comme les parents et les structures de la société civile concernées. Des commissions spéciales vont être, en outre, constituées pour collecter les propositions, les trier et les synthétiser dans des rapports qui seront soumis pour discussion à des conférences régionales, lesquelles conférences régionales seront couronnées par une conférence nationale et l'adoption de recommandations nationales sur la teneur de la réforme du système éducatif. Aussi, les membres de la commission tripartite ont estimé que le dialogue national sur la réforme du système éducatif va prendre du temps afin d'être mené dans les meilleures conditions.