La neuvième édition de "Tunis tout court", une manifestation créée par l'Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique (ATPCC), se déroule du 21 au 23 mai à la maison de la culture Ibn Rachiq. Destinée à promouvoir le court-métrage, cette manifestation permettra au public de découvrir une vingtaine de films dont sept sont des premières oeuvres. En ce sens, une table-ronde ayant trait à l'expérience du premier film court en Tunisie sera organisée en clôture des journées, le 23 mai à 10h à Ibn Rachiq. Au fil des ans, "Tunis tout court" est devenue un observatoire de la santé et de la diffusion du court-métrage en Tunisie. Ce genre cinématographique, d'abord confine à un rôle de second plan, a peu à peu conquis ses lettres de noblesse et s'apparente désormais à un pôle en mouvement dans la cinématographie tunisienne. Dynamique et peu coûteuse, la production du court-métrage se porte bien. Si elle sert de banc d'essai à plusieurs réalisateurs, elle a aussi ses grosses pointures qui évoluent entre documentaire, fiction et aussi docu-fiction. D'ailleurs la vingtaine de films au programme de "Tunis tout court" permet de se faire une idée claire des divers axes de cette production qui a explosé quantitativement depuis l'avénement du numérique. Des réalisateurs comme Mahmoud Jemni, Nidhal Guiga ou Samir Harbaoui témoignent de la richesse du panorama actuel et de la véritable pépinière de réalisateurs dont les oeuvres bouillonnent de projets et de recherches esthétiques. Gros plan sur les premières œuvres Plusieurs réalisateurs au programme de cette manifestation y participent avec une premiere oeuvre, soulignant ainsi la vitalité de ce genre court. Avec Salah Jday, Kais Manachou ou Najoua Limam Slama, ce sont de nouvelles expériences qui voient le jour et apportent de l'eau au moulin du court-métrage tunisien qui a une histoire relativement longue puisque les premiers pas de la cinématographie tunisienne ont été effectués grâce à des films courts qu'il serait de bon ton de revoir un jour. Citons à titre de rappel des oeuvres d'une grande diversité comme "Chaine d'or" de René Vautier en 1957, "En Silence" de Marc Scialom en 1958 puis "Le seigneur Julius" de Khaled Abdelwahab (1958) ou "Hlima" de Omar Khlifi (1963). Ces premieres oeuvres montrent d'ailleurs que, depuis ses débuts, le court-métrage a emprunté diverses voies et envisagé la production d'oeuvres de création, reposant sur des scénarios originaux. Avec ce petit festival, l'ATPCC renoue avec un genre cinématographique profondément ancré et, en neuf ans, demontre sa vitalité et la richesse d'expressions qu'il recéle. La vingtaine de films qui seront présentés pendant trois jours ont une durée qui oscille entre 9 et 30 minutes, soulignant les multiples facettes du genre court. D'un point de vue critique, cette manifestation contribute à une meilleure compréhension du genre court et pose les enjeux que porte cette catégorie de films. Session après session, les membres de l'ATPCC permettent de mieux analyser un genre en mutation permanente tout en cernant qui en sont les principaux acteurs. Cette neuvième édition ne devrait pas déroger à cette régle et offrir une nouvelle fois un forum ouvert à tous les producteurs et réalisateurs de films courts en Tunisie, avec en prime une réflexion sur l'expérimentation dans ce domaine et un gros plan sur les conditions de naissance d'une première oeuvre de court-métrage.