Trêve de mondanités ! Besoin d'échapper à la vie moderne et à son étalement urbain atrophiant ? Besoin de plonger dans une oasis de vers libres et de chants bédouins dépeignant un quotidien qui fuit les pesanteurs d'une vie urbaine ? Direction désert marocain là où s'est tenu la 11eme édition du Moussem de Tan-Tan. Cette fois-ci, loin de la politique et de ses tiraillements, le Sahara occidental se révèle au grand jour comme une manière de se ressourcer dans silence des lieux qui laissent résonner les vibrations d'un instrument de musique ou la voix d'un diseur des belles aventures... En cette fin du mois de mai ( du 23 au 27) le festival de Tan-Tan connu aussi sous l'appellation de Moussem de Tan-Tan convie de hautes personnalités du monde de la culture voire de la politique à partager une expérience unique en son genre dans l'étendue des espaces infinis qui tranchent avec une beauté à couper le souffle d'une oasis qui donne vie et envie d'étancher sa soif d'une eau qui se déverse fraîche et généreuse. Tout comme chaque ville du monde, Tan Tan est une contrée qui a sa petite histoire que narrent des femmes et d'hommes à travers les âges et les générations. On dit en effet, que des populations se rassemblaient jadis autour d'un puits et que la ville doit son nom, ‘'Tan-Tan'' au son que produit le bruissement du seau au fond du puits. Magique. Le festival Tan-Tan géré par la fondation Al Mouggar a été classé depuis 2005 par l'UNESCO comme ‘'patrimoine culturel de l'humanité'' visant à préserver et célébrer la culture nomade. Tan-Tan est située à 800 km de Casa Blanca. Point de rencontre des populations nomades le Moussem offre aux tribus de la région l'occasion de retrouver et de renouer avec les caractéristiques de la vie quotidienne, spécificité de la région : célébration des fêtes de mariage, art culinaire, etc. La festivité demeure un témoignage vivant de la richesse et de la diversité du patrimoine culturel des nomades au Sahara. Cette année des milliers de participants, représentant plus de 30 tribus du Maroc saharien et des pays africains se sont donnés rendez-vous pour ce Moussem afin de mettre en exergue la culture et les traditions séculaires des nomades du Grand Sahara. Tan -Tan se situe à l'intersection de l'oued Chebka et de l'oued Draa. La ville qui compte quelque 60 000 habitants était un lieu de rencontre pour le commerce entre les tribus. Parmi les spécificités de la région on peut citer la confection de bijoux en argent et le tissage un travail propre aux femmes qui l'exercent dans la convivialité. La Tunisie a été l'invitée d'honneur de cette dernière édition qui s'est tenue sous le signe « Le Moussem de Tan -Tan, patrimoine immatériel de l'humanité, garant de la cohésion sociale et vecteur du développement » La délégation officielle était présidée par Latifa Lakdhar ministre de la culture qui a appelé à combattre le terrorisme par la culture en soulignant que « la culture est notre arme civilisationnelle contre la barbarie » Une troupe folklorique du sud tunisien ainsi que le Stambeli ont également donné des prestations aux couleurs d'une Tunisie qui par la joie de vivre combat l'obscurantisme. Sous les tentes brodées l'artisanat tunisien se décline dans une variété de produits à l'exemple du tapis de Kairouan et la broderie ainsi que les aliments du terroir comme la Bssissa qui ne sont autres qu'une composante fondamentale de l'identité nationale. Et pour finir, on n'oubliera pas de noter le plaisir du thé marocain qu'on sirote dans la convivialité. Servi mousseux le thé fait partie intégrante du rituel des populations sahariennes et obéit à un rituel bien codifié. Le premier thé servi a un goût amer faisant ainsi allusion à l'hostilité de la vie, le deuxième un peu plus sucré, il rappelle la douceur de l'amour et le dernier plutôt au goût aigre comme celui de la mort ....