Qu'arrive-t-il à cette lycéenne qui s'en était prise brusquement à son professeur en pleine classe ? Cette enseignante dans un établissement secondaire à Hammam-Lif était en effet prise de court, ne s'attendant pas à une telle réaction de la part de son élève qui entrant dans un état second, fondit sur elle pour lui faire subir un vrai passage à tabac ! Résignée à la lyncher, l'élève déchaînée n'était pas prête à renoncer à sa vile besogne, n'était-ce l'intervention des élèves qui s'interposèrent pour tirer d'embarras la victime abasourdie par une pluie de coups, à lui couper le souffle. Elle s'en sortit tant bien que mal, avec les yeux au beurre noir et plein d'ecchymoses. Elle courut voir le chef d'établissement qui constatant son état piteux, s'empressa d'alerter les forces de l'ordre. Ceux-ci se dépêchant sur les lieux arrêtèrent cette énergumène pour la conduire au poste de police où ils enregistrèrent la plainte de la victime et en informèrent le procureur de la République. L'élève se transforma en délinquante, inculpée de violences graves sur un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions. Grave accusation appuyée par des témoignages et corroborée par un certificat médical constatant les dommages corporels causés à la victime et lui nécessitant un arrêt de travail pendant plusieurs jours. Lequel arrêt de travail constitue, outre un préjudice moral certain pour cette enseignante qui se retrouve déphasée et à laquelle il faut beaucoup de temps pour se remettre, une entrave à la bonne marche du travail, et un déséquilibre aux élèves de cet établissement, par lequel ils ne pourront être que lésés. Quel gâchis, à cause d'une réaction irréfléchie, émanant d'une élève écervelée qui a compromis par sa réaction inqualifiable, son avenir et déstabilisé aussi bien les élèves que les enseignants de cet établissement où elle venait pour acquérir le savoir en vue de se forger et de se préparer afin de prendre sa place parmi les Hommes de demain. Les temps ont-ils changé à ce point ? L'enseignant élevé au rang des prophètes est-il devenu la cible pour ceux qui veulent perpétrer la violence et semer la pagaille ? Je n'en suis pas persuadé, car ce sont les mentalités qu'il importe de corriger. Il y a certainement un malaise, dû à l'attitude de quelques parents qui ont baissé les bras et affiché une sorte de démission négative et complaisante. Il est bon de revenir à certaines méthodes coercitives qu'utilisaient nos parents sans pour autant être des tyrans ou des bourreaux. Le proverbe arabe qui dit : Ne sois pas dur au risque de te casser, ni mou au risque d'être pressé (comme un citron) est très révélateur en l'occurrence. Il faut un juste milieu en dressant des limites qu'il importe de ne pas dépasser ni d'un côté ni de l'autre. Voyez par exemple celui qui ayant perdu son père très jeune, fut élevé par son oncle. Celui-ci l'a pris en charge et a su entretenir avec lui une relation amicale avec un respect mutuel. Il n'était ni tyran ni très cool au point d'être chocolat. Le tout est dans l'entente mutuelle au sein de la famille qui est la première école. Les enseignants ont quant eux cette double mission d'éduquer et de faire acquérir le savoir. Et c'est en cela qu'elle est noble mais tout à fait délicate. Ils font de leur mieux et ils partent tous de ce bon sentiment consistant à préparer l'avenir de ces élèves encore désorientés et quelques peu tiraillés. Il s'agit de les écouter pour les comprendre et essayer de voir leurs multiples problèmes. Pareils à des psychologues, les enseignants sont parfois plus proches des élèves que leurs parents. Bien plus, ils interviennent souvent auprès de ceux-ci pour attirer leur attention sur les causes des comportements de certains d'entre-eux et essayer de trouver la solution adéquate à chacun, à l'unisson. Non, il ne faut ni baisser les bras ni être, pessimistes. Il s'agit de conjuguer les efforts et d'œuvrer à extirper le mal là où il se trouve. Il faut comme a dit Camus, imaginer sisyphe heureux. Notre société d'aujourd'hui va bien, malgré des exceptions qui confirment toujours la règle, et qui ne constituent que des cas isolés. Nos jeunes malgré un certain malaise se portent bien. Il y a beaucoup de bons éléments dont on peut être fier tant sur le plan national que mondial et qui doivent leurs formations aux multiples efforts des parents ainsi, qu'aux conseils prodigués par des enseignants bien méritants.