Il y a deux ans, jour pour jour, disparaissait à jamais un leader de la race des grands, un orateur admirable et qui force le respect, Mohamed Brahmi, un homme qui a sacrifié sa vie à ses convictions et à ses idées. Je voudrais à travers ces quelques lignes, en ce jour commémorant son ignominieux assassinat, rendre hommage au collègue et à l'ami qu'il était. Depuis son jeune âge Feu Brahmi, et là où il se trouvait, au lycée, à la faculté ou au travail (AFH), se distinguait par son attachement à la justice, à l'égalité des chances, par son amour aux préceptes démocratiques, et par ses batailles contre la corruption... Cela lui a généré bien des problèmes, et par moments sa véhémence, faisait de lui un paria. Aux yeux de beaucoup il dérangeait le système, leur système. Le 25 juillet 2013 devait être un jour de fête, mais vers midi l'horrible nouvelle faisait le tour du pays comme une traînée de poudre, il a été froidement abattu devant son domicile par on ne sait au juste combien de balles, et avec lui s'est éteint un rêve qui lui est très cher, celui de voir le pays normalisé depuis cette date historique du 14 janvier 2011 et tout ce qui s'en suivit. C'est vrai qu'il est parti de la manière la plus cruelle et effroyable, mais que ses assassins, que leurs maîtres planificateurs et monnayeurs, se rassurent, ses idées sont et seront toujours vivantes... plus fortes que jamais, puisqu'il a réussi en peu de temps à imprimer avec brio et panache, sans tambour ni trompette, dans bien des esprits de très grandes valeurs de vie. Par ce petit écrit, je veux honorer la mémoire, d'un ami et d'un collègue, dont la mise à mort me glace d'effroi, et inviter les prédisposés au dossier de son assassinat de tout faire, pour que cet acte planifié, destiné à mettre un frein au processus de transition démocratique à faire plus d'efforts aux fins de résoudre l'énigme. Malheureusement, notre pays où la vie était si paisible, est devenu comme beaucoup de pays subsahariens, où la différence d'opinion n'est pas perçue comme un apport, un enrichissement, mais plutôt comme une dissension dont l'auteur est à exclure, à punir, à mettre au ban, à faire taire quitte à lui ôter la vie. Avez-vous remarqué que depuis le ‘départ', de cet homme exceptionnel conjugué à celui de Chokri Belaïd, homme doué lui aussi, cette banalisation des débats politiques devenus sans qualité, sans stoïcisme et d'une platitude déprimante ? La mise ‘hors-concours' de ces deux êtres atypiques, de ces deux martyrs, n'arrivera jamais à décourager les bonnes volontés en vue de gaufrer cette démocratie naissante et l'affermir au fur et à mesure pour que chez nous, on ne meure plus pour ses idées. Ils ont assassiné Mohamed Brahmi, mais ils n'arriveront jamais à enterrer ses idées. Repose en paix, et sois sûr que ta silhouette planera toujours. Vivant tu dérangeais, parti tu dérangeras encore plus... tant que la vérité est masquée ou camouflée.