Suite à son assassinat, l'Elysée a publié un communiqué dans lequel le président de la République française, François Hollande, condamne avec la plus grande fermeté ce crime, et exprime ses condoléances à la famille de Mohamed Brahmi, ses proches et au peuple tunisien. Le chef de l'Etat appelle l'ensemble des forces politiques et sociales tunisiennes à faire plus que jamais preuve du nécessaire esprit de responsabilité pour préservé l'unité nationale et garantir la poursuite de la transition démocratique. Plus tard dans l'après-midi du jeudi 25 juillet, lors d'une conférence de presse à Ljubljana, François Hollande a exprimé son « effroi ». « Ma première réaction c'est l'effroi pour cet assassinat qui touche un démocrate qui s'engageait pour l'avenir de son pays », a déclaré le président de la République française. « Ceux qui ont commis cet acte odieux veulent atteindre la Tunisie dans son ensemble" et la France dans ces circonstances "doit être aux côtés du peuple tunisien », a-t-il ajouté. D'autres réactions de la classe politique française ont suivi. Bertrand Delanoë, maire PS de Paris: « L'assassinat de Mohamed Brahmi (...) perpétré le jour de la Fête de la République commémorant la proclamation de la République tunisienne en 1957, marque le franchissement d'un nouveau seuil dans l'usage de la violence politique en Tunisie. J'ajoute ma voix à celle de tous les Tunisiens qui condamnent cet acte odieux, et toute forme de violence politique, avec la plus grande fermeté. Après ceux de Chokri Belaïd en février dernier et de Lotfi Nagdh en septembre 2012, ce meurtre constitue une nouvelle tentative pour déstabiliser un pays et son peuple n'aspirant qu'à vivre en démocratie et en paix. Ces menaces contre les acquis de la révolution de janvier 2011 doivent être dénoncées avec la plus grande fermeté ». Elisabeth Guigou, députée PS de Seine-Saint-Denis: « Je condamne avec la plus grande fermeté cette violence politique qui renforce les tensions et les peurs alors même que la Tunisie s'efforce de construire son avenir et qu'elle fête aujourd'hui l'anniversaire de la proclamation de la République. Je garde espoir que la Tunisie saura ne pas sombrer dans la violence et mènera à terme sa transition démocratique ». Jean-François Copé, président de l'UMP, exprime sa: « Consternation et condamne avec la plus grande fermeté l'attentat lâche qui a coûté la vie à Mohamed Brahmi. (...) Malheureusement, il ne s'agit pas de la première personnalité qui paye de sa vie ses convictions anti-islamistes et son positionnement politique. (...) Cet acte barbare (...) suscite l'inquiétude sur la transition politique en cours. Il souligne la nécessité de tenir des élections, indéfiniment reportées, qui sont seules de nature à dénouer la situation délétère. L'UMP renouvelle son soutien aux forces démocrates de l'opposition tunisienne quel que soit leur positionnement politique qui luttent pour une société moderne et démocratique ». Harlem Désir, Premier secrétaire du Parti socialiste: « Après l'assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février 2013, c'est une seconde figure de l'opposition tunisienne qui tombe sous les balles. Le Parti socialiste dénonce cet acte odieux contre la démocratie tunisienne. Il appelle les autorités tunisiennes à prendre les mesures urgentes pour appréhender les auteurs de ce nouveau crime politique. Celui-ci démontre tragiquement que les autorités doivent être davantage vigilantes face aux éléments qui menacent la stabilité de la Tunisie et sa consolidation politique et institutionnelle ». Jean-Philippe Magnen et Elise Lowy, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts: « EELV horrifié et inquiet pour la démocratie (...) présente ses condoléances" aux "proches et" aux "camarades" de Mohamed Brahmi. "EELV condamne fermement la violence politique qui s'exerce en Tunisie, affirme son attachement le plus profond à la démocratie et apporte son soutien total aux démocrates et militants tunisiens qui luttent chaque jour en ce sens et bravent les tentatives d'intimidation ». Pierre Laurent, secrétaire général du Parti communiste: « L'assassinat, en ce jour anniversaire de la république tunisienne, de Mohamed Brahmi, député, coordinateur général du Mouvement populaire et dirigeant du Front populaire, est une infamie. En abattant l'opposant au gouvernement islamiste d'Ennahda, ses assassins et leurs commanditaires veulent instaurer un climat de terreur et atteindre la démocratie tunisienne dans sa chair. (...) Le gouvernement et le président tunisiens sont responsables d'une telle situation et ont des comptes à rendre au peuple. Les assassins et les commanditaires de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi doivent être arrêtés et condamnés. La sécurité des citoyens doit être garantie en commençant par démembrer les ligues qui font régner la violence dans le pays ». Nouveau parti anticapitaliste (NPA): « Le NPA présente ses condoléances au parti de Mohamed Brahmi et au Front populaire. Il appelle aux différents rassemblements ayant lieu en France, et notamment devant l'ambassade de Tunisie à Paris, ce soir à 18H00, métro Saint-François Xavier. En ce moment des manifestations grossissent dans toute la Tunisie. Le NPA est totalement solidaire de celles et ceux qui accusent Ennahda d'être responsable de ce nouveau crime politique et réclament +la chute du régime+. En effet ce gouvernement a refusé de mettre hors d'état de nuire les assassins de Chokri Belaïd, et ceux-ci viennent de frapper à nouveau ». Jean-Luc Mélenchon: « Pour la deuxième fois, c'est l'un des nôtres qu'on assassine en Tunisie. Mohamed Brahmi a reçu 11 balles dans le corps. Le meurtre politique est avéré, son intention terrorisante absolument évidente ! Mohamed Brahmi et les Tunisiens du Front populaire sont les empêcheurs de penser en rond dans la comédie de l'opposition entre laïques, obligatoirement silencieux sur les questions sociales pour ne pas diviser, et islamistes prétendument représentatifs de la religion musulmane des Tunisiens mais qui appellent sans réplique à +rassurer les investisseurs+. Notre camarade Mohamed Brahmi était un laïque, musulman pratiquant, engagé sans concession pour la lutte des droits sociaux et démocratiques des Tunisiens. Sa personne, son combat, son engagement partisan, son action de député n'entraient pas dans le jeu de rôle prévu. (...) J'appelle mes camarades en France à bien assimiler la leçon qui nous est donnée par les événements de Tunisie en ce qui concerne le jeu de rôle entre l'extrême droite, là-bas religieuse, et les partis officiels sociaux-démocrates et de droite qui soutiennent le gouvernement tunisien actuel ». Jean-Pierre Bel, président PS du Sénat: « Le Président du Sénat condamne le lâche assassinat de Mohamed Brahmi, (...) il présente ses condoléances à sa famille. Jean-Pierre Bel, qui s'était rendu en Tunisie en novembre 2012, avait affirmé à cette occasion le soutien du Sénat au processus démocratique en cours dans ce pays. Une fois de plus, après l'assassinat de Chokri Belaïd en février dernier, c'est ce processus qui est visé à travers un de ses représentants. Plus que jamais, le Président du Sénat adresse un message de solidarité à tous les démocrates tunisiens ».