Alors que tous les efforts sont déployés par le gouvernement et la société civile pour faire de la capitale industrielle tunisienne la ville qui accueillera les jeux méditerranéens de 2021, Sfax se prépare à être LA Capitale de la Culture Arabe en 2016. Un projet qui prévoit une multitude d'actions d'améliorations et d'aménagements conçues à cet effet. D'ailleurs, lors de sa visite cette semaine à Sfax dans le cadre du festival International des Arts Plastiques de Mahres, la ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, Latifa Lakhdher a annoncé que la fameuse Cité des Artistes, dont la demande des habitants remonte à plus d'une dizaine d'années, sera enfin construite à Sidi Mahres. La Cité des Arts Depuis 13 ans déjà, les Sfaxiens rêvent d'avoir leur propre cité des Arts. Au fil des années, ce petit rêve se transforma en utopie. Le gouvernement d'antan menait en bateau les organisateurs. Malgré l'insistance du comité artistique qui pullule d'artistes hors-normes, les autorités en question faisaient la sourde oreille. Pourtant la ville possède entre ses murailles et ses enceintes antiques, des trésors de merveilles archéologiques et historiques. Un patrimoine qui tombe en ruines sans que les autorités de tutelle ne bougent le petit doigt. Grâce au statut de «Capitale de la culture arabe», la donne a changé. Les défenseurs des arts et des monuments osent de nouveau y croire. La Cité des Arts sera composée de 8 ateliers, deux galeries, 28 chambres de résidence pour accueillir et héberger les artistes ainsi qu'une salle pouvant abriter une multitude disciplines artistiques. Le coût total du projet est estimé à 1 milliard 500 mille dinars. Quant au projet de faire de la capitale industrielle, la capitale de la culture arabe, les coûts s'élèvent à une bagatelle de 20 milliards. Une première tranche sera bientôt versée par le Chef du gouvernement, Habib Essid. Il déclara qu'une fois ce montant dépensé, la seconde moitié sera versée au comité organisateur du projet. Sfax sera-t-elle le nouveau Palmyre ? Sfax abrite les ruines monumentales et les murailles d'antiques forteresses d'une grande ville qui fut l'un des plus importants foyers culturels de la région maghrébine. Au carrefour de plusieurs civilisations, l'art et l'architecture sfaxiens sont les témoins présents d'une époque riche et dense. La Cité des Arts est un projet qui ambitionne de redonner à cette ville toutes ses lettres de noblesse. Il est à rappeler que le comité exécutif de la manifestation «Sfax capitale de la culture arabe 2016», présidé par Samir Sellami, avait obtenu, depuis mai 2015, la validation du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine et qu'il attend depuis le versement des fonds indispensables au démarrage effectif des travaux des commissions chargées de l'organisation. Ce concept fera de la ville de Sfax, un lieu de rencontres et d'échanges, un carrefour pour toutes les cultures de la région, à l'échelle locale, maghrébine, méditerranéenne et arabe. Une étape historique qui fera revivre l'aspect tourisme-culturel dont a inexorablement besoin la région et la ville. Outre l'aspect culturel, le comité exécutif prévoit de lancer un volet scientifique et académique. Des séminaires et des conférences seront programmés autour de nouveaux concepts telle que «Palmyre abrite les ruines monumentales d'une grande ville qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique. Au carrefour de plusieurs civilisations, l'art et l'architecture de Palmyre allièrentComment faire de la médina un pôle culturel à l'échelle arabe et méditerranéenne » ou encore «l'industrie culturelle dans le monde arabe». Alors que le démarrage du projet est imminent, les artistes rêvent déjà de cet Eldorado, de la résurrection de la ville de Palmyre, foyer culturel disparu à jamais par les forces machiavéliques obscurantistes...