Lotfi Bouchnak, une grande star arabe, s'est produit depuis de longues années sur les plus grands théâtres du monde arabe. Il est également ambassadeur de la paix auprès de l'ONU depuis le 12 juillet 2004 et ambassadeur honorifique du Festival de la chanson orientale à Sarajevo depuis mars 2004. Il a contribué à redonner ses lettres de noblesse à la musique, à une époque où la scène musicale arabe souffrait de légèreté. Sans maison de disque, le chanteur tunisien arrive à faire une carrière internationale. Aujourd'hui, grâce à son studio personnel, il produit ses propres chansons tout seul et se produit partout dans le monde car son plus grand souci est de rester gravé dans la mémoire des mélomanes. Il s'est maintes fois produit à guichets fermés à l'Opéra du Caire depuis 1992. Cet artiste, doté de capacités vocales exceptionnelles, a développé un style d'interprétations bien particulier avec une très grande présence sur scène. Il possède un répertoire riche et varié, fait de chansons sentimentales, patriotiques et religieuses. Il chante également pour les causes politiques et les questions humanitaires. Il interprète aussi bien les chansons en arabe classique qu'en dialectal tunisien. Il est imprégné jusqu'aux moelles par l'authenticité musicale tunisienne, comme le malouf et les différents chants soufis. Son leitmotiv musical réside cependant, dans ses écarts musicaux, tels que les « Mouachahs », « Mawawils » et « Qoudouds » d'Alep. C'est aussi un chanteur novateur et ouvert sur les musiques du monde dont il s'inspire souvent pour alimenter ses productions personnelles. Le ténor Lotfi Bouchnak est très sollicité par les festivals et il a toujours répondu présent à tous les festivals, qu'ils soient locaux ou régionaux, nationaux ou internationaux. Quelques jours avant son concert à Carthage, prévu pour la soirée de clôture, le 18 août, Lotfi Bouchnak a tenu une conférence de presse, dans un hôtel à Gammarth où assistaient quelques journalistes. Cependant, l'absence des médias n'a pas influé sur le moral de l'artiste ni sur sa bonne humeur qui a gardé le sourire durant toute la conférence, sachant que cette absence flagrante est due essentiellement au boycottage du Festival de la part de certains médias suite au malentendu survenu récemment autour du concert d'Akon. Lors de cette conférence, Lotfi Bouchnak a révélé les grandes lignes de son prochain concert. « J'ai toujours bien préparé mes concerts, a-t-il déclaré, et je veille à fournir tous mes efforts pour garantir à mes fans une soirée artistique bien fournie où il y a un peu de tout : le romantique, le nostalgique, le patriotique et l'authentique. D'ailleurs, il y aura des nouveautés pendant ce concert ! Je dois non seulement gâter mes admirateurs, mais aussi faire un concert à la hauteur de mon image, cette image que j'ai créée auprès du public depuis plusieurs années et que je dois garder ! » Il a indiqué qu'il serait accompagné pour l'occasion des meilleurs instrumentistes et vocalistes qu'on peut trouver actuellement sur la scène musicale tunisienne. Lotfi Bouchnak a expliqué que pour lui, les raisons artistiques dépassent les intérêts commerciaux ou la notoriété, car il cherche surtout à laisser une pensée, une vision, et non pas une place dans la foule. A une question comment il voit le fait que Kafon est programmé à Carthage, l'artiste a répondu qu'il n'avait rien contre Kafon ou les autres rappeurs, soulignant qu'il s'agit d'une nouvelle vague de musique qu'il faut respecter et encourager et que si Kafon accède aujourd'hui à la scène du Théâtre romain, c'est grâce à son travail et ses succès et , comme on dit : toute peine mérite salaire ! « D'ailleurs, a-t-il ajouté, n'oubliez pas le grand succès qu'a connu son tube « Houmani » qui est chanté par grands et petits, et puis, j'ai moi-même écrit des titres pour le groupe de rap marseillais IAM. L'art, c'est l'art, et nous autres, les artistes tunisiens, nous devrons nous unir dans le pire et le meilleur et non pas chercher la pomme de discorde ! » Concernant les raisons qui ont poussé les journalistes à ne pas couvrir ce qui reste des spectacles du Festival, Bouchnak a exprimé ses regrets tout en déclarant que de telles choses pourraient arriver, avec des stars à l'échelle mondiale qui demandent de ne pas être filmés, surtout quand cela est indiqué dans le contrat signé entre les deux parties. « Cependant, a-t-il ajouté, il ne faut pas tout mettre sur le dos de la Direction du Festival et la culpabiliser pour la moindre gaffe. Personnellement, je crois que Sonia M'barek n'était pas de mauvaise foi et ne savait pas qu'un tel incident allait prendre de telles proportions ! Sachez encore une fois que les erreurs existent partout, chez nous, à tous les niveaux, mais il faut savoir être tolérants et cléments les uns pour les autres ! »