Plus de 60.000 instituteurs ont entamé, hier, une grève de deux jours à l'appel de leur syndicat pour protester contre le refus du Chef du gouvernement de donner son feu vert à l'application d'un accord conclu mardi entre le ministre de l'Education, Néji Jalloul, le ministre des Affaires sociales, Ammar Yombaïî, ministre et les secrétaires généraux de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), H'faïedh H'faiedh et Sami Tahri. Le taux de suivi de ce débrayage s'est établi à 83,3% à l'échelle nationale, selon le syndicat général de l'enseignement de base qui a lancé le mot d'ordre de grève. De fortes disparités ont, cependant, constatées entre les régions, a-t-on ajouté de même source. Le secrétaire général du syndicat général de l'enseignement de base, Mastouri Gammoudi, a précisé que les taux de participation enregistrés dans les différentes sont «très honorables» si l'on tient compte des pressions exercés par le ministère de l'Education sur les enseignants. M. Gammoudi a précisé que les promotions exceptionnelles réclamées par le syndicat sont le seul point de désaccord et a insisté sur l'attachement des instituteurs à l'application des heures de travail stipulées dans le Journal officiel de la république tunisienne (JORT). «Les instituteurs ne vont pas baisser pavillon et continueront à militer pour l'amélioration de leur situation matérielle et leurs conditions de travail. D'autant plus qu'on ne peut aucunement parler d'une réforme du système éducatif ayant pour objectif d'améliorer le niveau des élèves et la crédibilité des diplômes nationaux alors que les enseignants continuent de percevoir des salaires de misère», a-t-il averti. Outre la grève, qui se poursuivra aujourd'hui, huit membres du bureau exécutif du syndicat général de l'enseignement de base observent, depuis mercredi, un sit-in ouvert au siège du ministère de l'éducation, en signe de protestation contre le refus du chef du gouvernement des propositions convenues entre la partie syndicale et les ministères des Affaires sociales et de l'Education. Réagissant à la décision du syndicat de maintenir son mot d'ordre de grève, le gouvernement a annoncé hier qu'il n'était pas en mesure de répondre positivement aux revendications des instituteurs qu'il considère comme étant «excessives» par rapport à la situation des finances publiques aujourd'hui. «Nous avons déjà conclu un accord avec l'UGTT portant sur la majoration des salaires et le versement de primes spécifiques à tous les fonctionnaires et salariés dans le secteur public, dont les instituteurs.. Un autre accord sur l'avancement professionnel a été également conclu avec le syndicat de l'enseignement de base malgré la mauvaise conjoncture nationale», a rappelé le chargé de la communication au sein de la présidence du gouvernement. «Les revendications du syndicat de l'enseignement de base sont vraiment excessives », a-t-il ajouté, invitant la partie syndicale à prendre en considération la situation difficile que traverse le pays et à être plus compréhensif.