Le syndicat général de l'enseignement de base a opté pour l'escalade, en décidant dimanche de boycotter la prochaine rentrée scolaire suivant des procédures qui seront fixées ultérieurement. «Réunie dimanche à Tunis, la commission administrative du syndicat a décidé de boycotter la prochaine rentrée scolaire, de poursuivre la grève administrative ouverte ayant bloqué la tenue des examens du troisième trimestre et de suspendre sa participation aux commissions mixtes constituées dans le cadre du dialogue sur la réforme de l'Education», a souligné, Mastouri Gammoudi, secrétaire général du syndicat rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). «C'est bien le ministère qui a choisi l'escalade et la fuite en avant en décrétant la réussite automatique de tous les élèves du cycle de l'enseignement primaire aux examens de fin d'année », a-t-il ajouté. M. Gammoudi a également dénoncé le prélèvement de cinq jours de grève sur les salaires des instituteurs. « A la veille du mois de Ramadan, environ 200 dinars ont été déduits des salaires de tous les instituteurs qui ont participé à la grève », a-t-il déploré, estimant que cette décision du ministère n'a fait que compliquer la situation. Le responsable syndical a assuré que le syndicat n'a reçu aucune invitation officielle à ce jour pour reprendre le dialogue. Le syndicat général de l'enseignement de base a annoncé samedi avoir déposé un recours auprès du tribunal administratif pour contester la décision du gouvernement de décréter la réussite automatique de tous les élèves du cycle de l'enseignement primaire, estimant que la loi d'orientation sur l'Education stipule que seuls les conseils de classe sont habilités à se prononcer sur la réussite ou non des élèves. Le syndicat des instituteurs, qui bénéficie du soutien de la direction de l'UGTT dans son bras de fer avec le ministère de l'Education avait lancé des mots d'ordre de trois grève en moins d'un mois et demi (le 15 avril, les 12 et 13 mai et les 26, 27 et 28 mai) en signe de protestation contre le refus du ministère de l'Education de satisfaire leurs revendications, avant de décréter une grève administrative ouverte. Ce puissant syndicat, qui compte quelque 70.000 adhérents, réclame l'abaissement de l'âge du départ volontaire à la retraite à 55 ans pour les enseignants ayant achevé 35 ans de service, l'octroi d'une promotion exceptionnelle aux instituteurs trois ans avant leur départ à la retraite, l'homologation des diplômes délivrés par les instituts supérieurs de formation des instituteurs avec la diplôme de fin d'études du premier cycle de l'enseignement supérieur, en l'occurrence la licence. Les instituteurs demandent aussi la création d'une indemnité de travail administratif et d'une indemnité de fin de service, conformément au statut des instituteurs déjà paru sur le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT) ainsi que la régularisation de la situation professionnelle des instituteurs suppléants. Le syndicat général de l'enseignement de base revendique, d'autre part, le doublement des montants de la prime d'affectation et de l'indemnité de la rentrée scolaire ainsi que la révision à la hausse du nombre des bourses universitaires accordées aux enfants des enseignants. Le syndicat souhaite, par ailleurs, l'ouverture d'un «dialogue national responsable et sérieux» sur la réforme du système éducatif afin d'améliorer le niveau des élèves et la crédibilité des diplômes nationaux.