Suspendu deux ans pour dopage par la CAF alors qu'il était au sommet de son art et aux portes de la sélection nationale, Youcef Belaïli voit sa progression brutalement interrompue au plus mauvais moment. Son cas divise les amateurs de football algérien. Un sacré gâchis. Intenable depuis le début de l'été, et accumulant les performances de rang avec l'USM Alger, Youcef Belaïli voit sa progression brutalement stoppée. Et pour cause, l'attaquant de 23 ans a été suspendu deux ans de toutes compétitions nationales et internationales par la CAF pour dopage, lundi. Ayant reconnu les faits, l'ancien espoir de l'Espérance de Tunis a renoncé à demander une contre-expertise à travers l'analyse de l'échantillon B. Au plus mauvais moment, voilà donc Youcef Belaili rattrapé par ses vieux démons. Car après un an d'adaptation dans les rangs de l'USMA, l'attaquant accumulait les performances de choix. Aussi précieux aux avant-postes à la finition, qu'en meneur de jeu avec sa qualité de dribbles, de passes et de percussion, Belaïli présente des statistiques impressionnantes : 3 buts et 2 passes décisives en 4 matches de Ligue 1 et 2 buts et 4 passes décisives en phase de groupes de la Ligue des champions. Une compétition dont il aurait dû disputer la demi-finale aller dimanche contre Al Hilal. Considéré par les spécialistes comme le meilleur joueur du championnat algérien, Belaïli était aux portes de la sélection. Il risque désormais de se retrouver au chômage, l'USMA n'ayant pas encore décidé si elle rompait ou non son contrat. Entre déception et intransigeance, l'Algérie est divisée. D'un côté, TSA dépeint le portrait d'un garçon "n'ayant pratiquement aucune instruction" et adepte des "400 coups". "Belaïli n'a pas pris des substances pour améliorer ses performances, il ne sait même pas le faire, il a plutôt consommé de la drogue, même si personne ne veut le dire ouvertement. D'ailleurs, si le communiqué de la Fédération algérienne (FAF) ne précise pas la nature de la substance prohibée prise par le joueur, c'est justement pour ne pas l'enfoncer davantage", avance même le site web. A l'opposé, Dzair TV regrette que Belaïli n'ait pas été "mieux entouré" ni "protégé". La chaîne reproche à l'USMA et surtout à la FAF d'avoir "marginalisé" le numéro dix. "Quand une nation possède une pépite, elle se doit de la protéger et la préserver pour tirer le meilleur d'elle à l'avenir. En Algérie, il s'est passé le contraire", déplore la chaîne. "Nous ne nous sommes pas trompés en lui confiant les clés du jeu", assurait son entraîneur Miloud Hamdi en juillet, "s'il garde cette belle forme, il sera d'un atout majeur". Le déclic n'aura finalement été qu'un feu de paille.
