Le constat est frappant : les Entreprises tunisiennes sont de plus en plus acquises aux évolutions majeures de la gestion financière dans le monde, ce qui est un gage de transparence et d'efficacité, et, en dernière analyse, de création de valeur. L'audit interne ne s'en exempte manifestement pas, il en est même la cellule souche et il ne peut pas être fortuit que l'Association Tunisienne d'Audit interne lui consacre son 8ème Colloque international, plus précisément , sur le thème de « L'Audit Interne et les Nouveaux Défis du Management ». C'est bien, plus est, la démonstration, que l'audit interne n'a pas d'autre choix que de s'adapter du mieux qu'il pourra aux nouvelles donnes du management, elles-mêmes induites par les mutations que connaît l'environnement de l'entreprise à l'échelle nationale et internationale. Il est entendu par cela un contexte mondial, marqué par la globalisation de l'économie, la libéralisation poussée des échanges et l'évolution perpétuelle des technologies de l'information et de la communication. La pérennité de l'Entreprise est à ce prix, et ceci passe inéluctablement par une bonne gouvernance à tous les niveaux, où l'Audit Interne constitue l'un des maillons déterminant voire le pivot. Voilà, brossé à grands traits, tout l'enjeu qui est à la fois celui de l'Entreprise et des auditeurs internes , et qui s'est nettement exprimé à travers une participation massive des uns et des autres à ce 8ème Colloque de l'ATAI , ouvert , hier. Non que les sociétés soient obligées, comme le veut la loi, expressément, l'article 13 du Code des sociétés commerciales, de désigner un commissaire aux comptes pour certifier leur compte, mais bien parce que les entreprises ont compris que cela présenterait pour elles l'expression d'une opinion sur des informations autres que l'information comptable et financière. Tant et si bien que chaque fonction de l'entreprisse, chaque type d'opérations et à la limite chaque information devient ainsi un objet potentiel d'audit, comme, par exemple, l'audit social, l'audit des achats, l'audit de la production, l'audit informatique, etc. Pour autant, on n'y voit pas l'exigence première qui détermine le recours à l'audit interne. Il y en a une autre , et bien plus pertinente , c'est la mondialisation qui a exacerbé la concurrence et accéléré le rythme de la compétition à tous les niveaux, soulignant avec force l'impératif de sauvegarde de la pérennité de l'entreprise à travers le renforcement continu de sa compétitivité. D'autant que les facteurs de risques sont si importants et insaisissables qu'aucune entreprise n'est épargnée des menaces de difficultés ou de faillite, comme l'a constaté un expert présent à cette manifestation. Voilà pourquoi l'Entreprise doit veiller à ce que son système de contrôle interne qui constitue la toile de fond de sa structure organisationnelle soit efficace, efficient et suffisamment évolué aux rythmes des nouvelles approches et directives . Et les systèmes de contrôle interne sans cesse révisés et adaptés.
Quid du service public ? Il tombe sous le sens que ce mode opératoire n'est pas l'apanage des seules Entreprise privées. M.Rachid Kéchiche, ministre des Finances qui a inauguré les assises du colloque a pris soin d'affirmer que les mutations économiques et technologiques à l'échelle internationale impliquent l'adaptation des règles, procédures et outils de gestion de l'entreprise tunisienne, tant publique que privée, et dont l'expansion et la pérennité constituent les préoccupations majeures des autorités à tous les niveaux. De fait, le service public qui ne peut, en aucun cas, échapper aux exigences de l'évolution et de l'adaptation permanente face à son environnement, se doit de s'inscrire dans un nouveau cadre concurrentiel mondial marqué par la complexité technologique, la recherche de la performance et de l'efficience. Ceci lui dicte de modifier la qualité de ses prestations ainsi que le type de management à adopter par les acteurs du secteur. Au demeurant, au cours des deux dernières décennies, les nouveaux modes de gestion, les privatisations et les nouvelles technologies ont modifié le fonctionnement du secteur public, qui n'échappe pas aux impératifs de développement et de l'adaptation permanente. Il est, dès lors, dans l'ordre des choses et davantage dans celui de la chose publique, que l'audit interne se développe là ou le secteur public est appelé à faire jeu égal avec le secteur privé. Et puis, comme l'a si bien résumé un expert, l'important n'est-il pas de poser les problématiques de réforme de la gestion publique pour ensuite proposer des solutions globales et intégrées, tenant compte de la complexité croissante des enjeux de gestion et d'organisation.