Le bureau de l'Assemblée des représentants du peuple examine un nouveau projet de loi relatif à l'organisation de l'accès à l'Assemblée. Le texte en question contient une close qui interdit à la société civile d'accéder aux travaux de l'ARP et, plus précisément, aux réunions des différentes commissions du Parlement. En réaction à ce projet de loi, un collectif de vingt-deux associations, a publié un communiqué dénonçant les pratiques douteuses et les tentatives déployées pour atteindre le droit d'accès à l'information. De même, le communiqué appelle les partis politiques – qu'ils soient représentés au sein de l'ARP ou non – à prendre des mesures face à ce projet de loi. Par ailleurs, le collectif a mis en garde les différents blocs parlementaires contre les conséquences découlant de l'atteinte à la Constitution tunisienne qui garantit le droit d'accès à l'information, et à la transgression du règlement intérieur de l'Assemblée qui garantit l'audience publique des séances plénières ainsi que des réunions des commissions. Les associations appellent à une forte mobilisation contre ces pratiques expliquant qu'ils ne renonceront pas à leur droit de suivre les travaux des commissions de l'ARP et de les rapporter à l'opinion publique. Sur le plan juridique, le collectif explique que ce projet de loi est contraire aux articles 31 et 32 de la Constitution qui consacrent un ensemble de libertés, y compris celles d'expression, d'information et de publication et garantissent les droits à l'information et d'accès à l'information. Invitée à la radio Mosaïque FM, la présidente de l'Association ‘Al Bawsala', Ons Abdelkarim, a expliqué que son association est la seule à pouvoir suivre les travaux des commissions de l'ARP vu qu'elle le faisait à l'époque de l'Assemblée nationale constituante. Ons Abdelkarim a insisté sur l'importance du suivi de la société civile des travaux de l'ARP expliquant qu'il s'agit là des droits les plus basiques des citoyens tunisiens. Alors que les députés de l'Assemblée des représentants du peuple s'apprêtent à célébrer le premier anniversaire du début de leurs travaux, cette révolte de la part des composantes de la société civile vient remettre en question un bilan estimé faible. En effet, plusieurs analystes estiment que les députés de l'ARP n'ont pas été très efficaces quant à la mise en place et à l'adoption des projets de loi. Bien que l'année 2015 ait été mouvementée – surtout avec les attentats ayant visé le musée du Bardo et la zone touristique de la ville de Sousse – le rythme des travaux du Parlement a été jugé négatif par l'opinion publique (selon les derniers baromètres politiques). En attendant de voir une amélioration du rendement parlementaire, la tension risque de monter à cause du projet de loi organisant l'accès à l'ARP et accentuer la colère de la société civile et des journalistes chargés de suivre lesdits travaux.