La liste des quatre finalistes en lice pour le « Goncourt » de la littérature a été annoncée mardi au Musée du Bardo. Le Prix français ‘'le plus convoité'' sera décerné le 3 novembre à Paris. A Tunis il était question de redonner au musée de Bardo toute la valeur qui lui est due, notamment après le sanglant attentat qui avait fait 22 morts dont 21 étrangers, en mars dernier. Il est à noter que ce musée est fort réputé depuis bien longtemps comme étant l'un des plus importants musées rayonnant sur le bassin méditerranéen et le second musée du continent africain après le musée égyptien du Caire. Les quatre écrivains retenus pour aspirer à la consécration finale de l'édition 2015, sont Hédi Kaddour, pour son roman « Les Prépondérants », Nathalie Azoulai pour « Titus n'aimait pas Bérénice », Mathias Enard pour « Boussole » et Tobie Nathan pour son livre « Ce pays qui te ressemble ». L'annonce a été faite par Didier Decoin, membre du jury Goncourt, qui siégera au sein du Jury à Tunis. Le président du jury, Bernard Pivot, a indiqué que le fait d'annoncer les finalistes du Goncourt à partir de la Tunisie était « un acte symbolique» Une occasion favorable et exceptionnelle d'évoquer la signification et le rapport que les Tunisiens ont avec la lecture. Un hommage a été rendu aux victimes de l'attaque du Bardo et les messages de soutien au pays n'ont pas manqué. Soutien à la culture et au patrimoine culturel en général ! Et les encouragements sont nécessaires estime Lotfi el Hafi, directeur de la librairie Mille Feuilles à La Marsa, en banlieue Nord de la capitale. « Depuis l'époque de Ben Ali, il y avait un désert culturel terrible : on se méfiait des intellectuels, de la pensée critique. L'état de la lecture n'est pas bon, il n'y a pas d'émissions littéraires à la télé, pas de rentrée littéraire en Tunisie. Il y a pas mal de maisons d'édition mais elles sont plus ou moins crédibles. Mais « le livre » reste quand même cher pour une bourse approximative ce sont des carences terribles ! » Un double soutien, du prix Nobel au Goncourt, c'est vraiment un moment qui marque la résistance de la Tunisie et met en œuvre le point de vue étranger vis-à-vis de notre culture, notre combat vers le meilleur. « Plus qu'un geste de compassion ou de soutien, ces assises littéraires sont une marque de confiance envers la Tunisie et en les perspectives qu'elle peut s'offrir et offrir ». Après le Nobel de la paix, le Goncourt, preuve que les soutiens à la démocratie tunisienne sont légion. Pour cette année un nouveau prix sera créé : le « choix de la Tunisie », avec un jury composé majoritairement de lycéens et d'étudiants. Ils devront eux aussi choisir un ouvrage parmi les 4 titres de cette 3ème sélection. « Si on peut donner aux lycéens et aux étudiants un goût encore un peu plus affirmé de la lecture, c'est une bonne chose ! » assure Bernard Pivot, président du jury de l'académie Goncourt.