Le début de l'année 2016 devrait se dérouler sans deux équipements culturels de premier plan. En effet, aussi bien le Théâtre municipal que le palais d'Ennejma Ezzahra devraient fermer leurs portes pour des travaux de restauration. C'est d'abord le Municipal qui mettra la clé sous la porte pour au moins six mois. Cette fermeture devrait intervenir dans la foulée de la cérémonie de clôture des Journées cinématographiques de Carthage. Ainsi, le Théâtre de Tunis devrait clore ses portes en décembre afin que des travaux de restauration en profondeur puissent avoir lieu. Ce sera ensuite à la mi-janvier, au tour du palais d'Ennejma Ezzahra de fermer pour une période de six mois au cours desquels seront parachevés les travaux actuellement en cours et destinés à rendre tout son lustre à l'ancienne demeure du baron Rodolphe d'Erlanger. Le Palais des Congrès, le Colisée et Ibn Rachiq comme solutions de repli Ces fermetures, rendues nécessaires à cause de la complexité des travaux envisagés, auront au final une répercussion positive sur l'état des édifices dont la fondation remonte au début du XXème siècle. Construit en novembre 1902, le Théâtre municipal vient de souffler sa 113ème bougie et a connu de nombreuses restaurations par le passé. Situé au coeur de la ville de Tunis, ce théâtre fait partie intégrante de l'histoire culturelle de la capitale et a vu se succéder sur ses planches de nombreux artistes de tout premier plan. Lors de restaurations et embellissements récents, ce théâtre affectueusement surnommé la Bonbonnière de Tunis a vu l'installation de nouveaux sièges, l'aménagement de la scène ou la mise en place d'un système de climatisation. Ces divers travaux ont permis au Municipal de garder sa compétitivité tout en demeurant l'écrin idéal pour tous les festivals et manifestations de prestige. Les nouveaux travaux vont englober la décoration, le rafraichissement général de l'édifice ainsi que par exemple l'installation d'un ascenseur destiné à faciliter l'accès de la Bonbonnière aux handicapés. Six mois au moins seront nécessaires à l'achèvement de ces travaux initiés par la ville de Tunis et il semble que le Théâtre sera opérationnel pour le prochain festival de la médina. Par ailleurs, il est possible que le Palais des Congrès de l'avenue Mohamed V serve de solution de repli comme ce fut le cas en 1986. En tout état de cause, la Bonbonnière manquera à l'appel, notamment pour des cérémonies comme le Comar d'or ou des récitals de musique classique qui, pour leur part, devraient être relocalisés à la maison Ibn Rachiq. Quant aux spectacles de one man show, ils devraient avoir pour destination le Colisée qui a déjà une longue tradition en ce sens. Quid du festival des jeunes virtuoses? Le palais Ennejma Ezzahra va donc également fermer pour six mois et cette fermeture devrait être effective à la mi-janvier. L'ancien palais du Baron d'Erlanger qui abrite le centre des musiques arabes et méditerranéennes ainsi que la Phonothèque nationale sera l'objet d'une restauration qui entrainera la mise entre parenthèses du musée et de la programmation musicale. Toutefois, les services du centre et de la phonothèque seront toujours disponibles, assurant la continuité de l'institution. Par contre les festivals comme celui des Jeunes Virtuoses devraient être reprogrammés en fonction d'un calendrier qui n'a pas encore été rendu public. Cette manifestation sera ainsi fort probablement reportée tout comme les master classes et les récitals accueillis par Ennejma Ezzahra. Cette situation, heureusement provisoire, qui mettra hors circuit culturel deux espaces de référence n'est au fond qu'une manière de reculer pour mieux sauter. Le public retrouvera dans des délais relativement brefs vu l'ampleur des travaux aussi bien la Bonbonnière que le palais de la musique. Par ailleurs, d'autres campagnes de restauration et de rénovation devraient toucher des espaces culturels comme les médersas de la médina de Tunis ou la maison de la Culture Ibn Khaldoun dans des délais proches. Un seul souhait: puissent tous ces travaux respecter les calendriers établis et ne pas ouvrir une spirale de retards qui serait préjudiciable à la vie culturelle et aux publics de ces espaces qui débordent d'activités.